Procès Mwangachuchu : Notre client est victime de la stigmatisation (Avocats)

Le député national Edouard Mwangachuchu devant la Haute cour militaire
Le député national Edouard Mwangachuchu devant la Haute cour militaire

 

Au cours de l'audience de ce vendredi 25 août dans l'affaire mettant en cause le député national Édouard Mwangachuchu, les conseils du prévenu ont estimé que le réquisitoire du ministère public, sollicitant de la cour la condamnation de Mwangachuchu à la peine de servitude pénale à perpétuité est un acharnement.

"(...) C'est l'acharnement. On veut absolument le condamner. Il faut absolument qu'il y ait un condamné. Ils veulent présenter à la haute cour que condamner notre client est un acte patriotique. Il est certes vrai qu'il y a des gens  dans le M23 qui nuisent à l'État, personne ne le conteste. Nous ne sommes pas là pour le M23 ou le Rwanda, mais notre client n'a aucun lien avec ces gens. Nous ne comprenons pas pourquoi pendant le réquisitoire ils parlent du Rwanda, des morts..., quel est le lien qu'il a fait par rapport à tout ça ?", s'est interrogé Me Thomas Gamakolo, avocat de Mwangachuchu.

Il ajoute: "C'est malheureux parce que nous considérons que c'est une stigmatisation. C’est un procès de la haine. Notre client doit souffrir du fait qu'il soit Tusti. Si les tutsis commettent une infraction, il faut mettre ça sur le dos de notre client. Notre client doit souffrir à cause de sa face. Notre client n'est pas le Jésus-Christ des Tutsis. On ne peut pas prendre notre client comme une victime expiatoire. Tous les péchés des Tutsi on met sur sa tête".

Le ministère public requiert une peine de servitude pénale à perpétuité contre Edouard Mwangachuchu estimant que les infractions retenues contre lui sont établies en fait comme en droit. La haute cour a renvoyé l'affaire au 29 août pour écouter les plaidoiries de la partie prévenue avant l'arrêt définitif. 

L'accusation poursuit Mwangachuchu pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et détention illégale d'armes et munition de guerre.

Ivan Kasongo