Procès Mwangachuchu: Le ministère public ne pouvait pas accuser notre client d'espionnage, parce que lui-même ne voit pas comment soutenir cette incrimination (Défense)

Le député national Edouard Mwangachuchu devant la Haute cour militaire
Le député national Edouard Mwangachuchu devant la Haute cour militaire

Les avocats du député national Edouard Mwangachuchu estiment que les accusations portées par l'auditeur général des FARDC contre leur client sont fausses car « le dossier est vide ». Au cours de l'audience de ce vendredi 22 août, Maître Thomas Gamakolo a précisé que son client n'a commis aucune infraction, et se dit prêt pour la plaidoirie. 

"En tant que défense nous pensons que le ministère public est aux abois. C'est comme quelqu'un qui se retrouve dans une salle sans issue. Le ministère public en allant préparer son réquisitoire se rend compte qu’il n'aurait même jamais qualifié le comportement de notre client d'espionnage tout simplement parce que lui-même ne voit pas comment soutenir l'espionnage. C'est de bonnes guerres, il vient dire désormais ce n'est plus l’espionnage, mais la trahison, encore que là nous nous demandons comment il va s'en sortir. Mais déjà au moins c'est quelque chose que nous mettons à son honneur. Avec la trahison nous pouvons quand-même nous défendre, mais avec l'espionnage, dès le départ le débat serait clos", a déclaré l'avocat de Mwangachuchu.

Et d'ajouter : " Le premier élément constitutif de la nationalité c'est le passeport et non un test covid. Il ne peut pas remettre la nationalité de notre client en cause, lui qui est député depuis 2006, et qui a 11 passeports congolais sans un seul passeport rwandais. Il devait avoir quelque chose qui montre qu'il est rwandais pour soutenir son accusation d’espionnage. Le dossier est vide, c'est comme le tombeau du christ, c'est vide. Notre client n'a commis aucune de ces incriminations. Il n’y a rien. On attend la plaidoirie ".

La Haute cour militaire a précisé séance tenante qu'il juge les faits et non les incriminations. Le ministère public reconnaît que le test covid n'est pas un document qui pourrait prouver la nationalité de quelqu'un. La cour a renvoyé l’affaire à vendredi 25 août pour les plaidoiries des parties et le réquisitoire du ministère public. 

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Ivan Kasongo