RDC-Elections : « les pas sont marqués en douceur, je reconnais que nous n’avons pas régressé », Carine Kanku

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Carine Kanku lors du plaidoyer en faveur de l'amendement de l'article 13 de la Loi électorale à l'Assemblée Nationale en 2022.

La CENI a récemment dévoilé les listes provisoires des candidatures aux législatives nationales. Il en ressort que sur un total de 23.653 dossiers déclarés recevables, les hommes forment 19.698 (83%) contre 3.955 femmes (17%). La DYNAFEC a notamment été parmi les structures qui ont milité en faveur de l’amendement de l’article 13 de la loi électorale. Carine Kanku, Coordonnatrice nationale de cette structure réagit. 


« Nous avons mené des actions, réalisé des activités avec une pleine détermination et engagement pour avoir plus de femmes. Certes nous aurions voulu voir un plus grand nombre de femmes, un nombre plus important que celui des hommes ou la moitié de ce que les hommes ont atteint. (…) Quand je vois le nombre de femmes, je me dis que le chemin reste long pour que la réalité corresponde à ce que les lois du pays donnent à la femme. La première victoire réside au niveau du cadre légal », déplore-t-elle. 


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En effet, les femmes représentent environ 52% de la population générale en RDC. Cependant, plusieurs études ont démontré que leur participation dans la vie politique du pays est très insignifiante. Face à cela, des plaidoyers ont été menés par les organisations de défense des droits des femmes pour obtenir un nombre élevé des candidatures féminines lors des prochaines échéances électorales. La loi électorale a donc été l’un des éléments mis à profit avec l’amendement de l’article 13. Pour Carine Kanku, au-delà de la longueur du trajet à parcourir pour atteindre l’égalité constitutionnelle, il faut reconnaître aussi que la RDC n’a pas régressé. 


« Les pas sont marqués en douceur. Je reconnais que  nous n’avons pas régressé. Cette avancée est très timide, on sent la lourdeur. Mais nous avons aujourd’hui, le double de ce que nous avions en 2018. En 2018, il n’y avait pas 2.000 candidats à la députation nationale, les études en parlent. Notamment l’étude sur la représentation et l’influence des femmes en politique réalisée en 2019 avec ONU Femmes et l’ambassade de Suède. Aujourd’hui, nous avons  le double et nous pouvons saluer cette avancée.  Mais comparé à la population féminine qui est si importante dans notre pays, il y a encore d’énormes défis à relever», soutient la coordonnatrice de la Dynamique nationale des femmes candidates en RDC. 


Prochaine étape


Par ailleurs, pour favoriser la participation accrue des femmes en politique, Mme Kanku insiste sur le fait que « les partis politiques devraient intégrer davantage le bien-fondé de la prise en compte du genre dans la gestion de leurs plateformes.  Il faudrait casser les clichés à l’égard des femmes. Il faudrait que la thématique de la participation politique des femmes puisse aussi atteindre toutes les provinces de la RDC. Il faudrait également mette en place des programmes des champions genre et réaliser que la participation de la femme aux instances de prise de décision, n’est pas une question uniquement réservée aux femmes mais une question de justice sociale ». 


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Prisca Lokale