Cette année, la République Démocratique du Congo doit tenir pour la troisième fois, des élections générales selon le délai constitutionnel. Présidentielle, législatives et provinciales, ce processus électoral compte parmi ses défis, l’amélioration significative de la représentation des Congolaises, à la fois en tant que candidates, électrices et élues.
Une représentation assise sur une disposition légale
« La liste qui aligne 50% au minimum de femmes dans une circonscription est exemptée du paiement de la caution », telle est la modification apportée à la nouvelle loi électorale.
Fruit de multiples plaidoyers et manifestations, l’article 13 de la loi électorale dispose désormais d’une mesure incitative à la prise en compte du genre dans les listes des parties politiques. Incluse en juin 2022, cette disposition sera mise à l’épreuve au cours des prochaines échéances électorales.
Mesure incitative plutôt que contraignante
Les organisations de défense des droits des femmes, s’appuyant sur l’article 14 de la constitution exigeaient une mesure « contraignante » à l’égard des partis et regroupements politiques congolais.
Au niveau du parlement, seule une mesure « incitative » a été adoptée et promulguée. Les tentatives du sénat, tendant à une amélioration de l’article 13 lors de la seconde lecture, n’ont pas pu être retenues par l’Assemblée nationale. Une commission paritaire avait été mise en place pour aplanir les divergences autour de la question liée au genre. En fin de compte, la version de l’Assemblée nationale a été primée conformément à l’article 135 de la Constitution abordant le désaccord entre les deux chambres.
"Concernant l'attribution d'office du siège à la femme ayant obtenu le plus grand nombre de voix, l'Assemblée nationale a considéré que cette disposition ferait injustice à l'homme qui aura obtenu plus de voix que cette dernière. En conséquence, l'Assemblée nationale recommande l'application les dispositions de l'article 135 de la Constitution", justifiait la Commission au cours de la plénière du 15 juin.
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Une application douteuse
Même si la nouvelle loi semble améliorer la prise en compte du genre, pour certain.e.s expert.e.s des questions électorales, des interrogations demeurent et suscitent des doutes concernant le respect de cette disposition de la part des partis et regroupements politiques.
Au cours des travaux qui ont abouti à l’amendement de la loi électorale, des défenseurs ont été confrontés à la résistance des députés. « Ils ont avancé plusieurs raisons, le fait notamment qu'il leur soit difficile de présenter des listes paritaires dans certains coins du pays ».
Lors des interviews et autres échanges faisant suite au type d’amendement apporté à la loi, certains experts ont notamment fait savoir que « sans une volonté politique, cette modification ne saurait améliorer la représentation de la Congolaise dans cette sphère » ou « la plupart des femmes postulent en tant qu’indépendantes. La nouvelle loi ne leur est pas favorable. Au-delà de trouver des partis ou regroupements, elles doivent lutter pour être inscrites dans les listes des candidats ».
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La préparation aux élections
Entre-temps, sur le terrain, des activités de sensibilisation, de coaching, de mobilisation se sont accentuées en faveur d’une représentation accrue et qualitative des Congolaises lors les prochaines élections. Le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), le Mouvement Rien sans les femmes (Rslf), la Dynamique des femmes candidates de la RDC (DYNAFEC), et bien d’autres structures, sur fonds propres ou appuyées par l’ONU Femmes et plusieurs autres partenaires sont à pied d’œuvre dans la formation, l’élaboration des répertoires des potentielles candidates ou dans la mobilisation à l’enrôlement.
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Prisca Lokale