Dans un communiqué de presse, l'organisation de promotion et de protection des droits humains et de développement, JUSTICIA Asbl, basée à Lubumbashi, exprime sa profonde préoccupation face à l'utilisation de la justice et des services de sécurité pour réprimer les opposants politiques.
L'ONG réagit suite à la lettre émise le 18 juillet 2023 par l'ancien Conseiller spécial en matière de sécurité du chef de l'État, Felix Tshisekedi, adressée au Procureur Général près la Cour de Cassation, concernant les affaires judiciaires contre Moise Katumbi.
Dans cette lettre, Jean-Claude Bukasa, aujourd’hui demis de ses fonctions, demandait des informations sur une prétendue affaire de 400 mercenaires classée sans suite pour inopportunité des poursuites en 2019. JUSTICIA Asbl souligne que de telles pratiques visant à instrumentaliser les services de sécurité et la justice pour écarter des potentiels candidats à l'élection présidentielle ou pour réprimer l'opposition sont préoccupantes et peu démocratiques.
L'organisation cite également d'autres opposants tels que Salomon Idi, Franck Diongo Mike Mukebayi, Daniel Safu et Matata Ponyo, qui font, selon l’ONG, face à des tracasseries judiciaires. Elle déplore également l'assassinat de Cherubin Okende, porte-parole du parti politique Ensemble pour la République, et les actes d'intolérance politique, notamment l'attaque du cortège de l'honorable député national Delly Sesanga à Kananga.
JUSTICIA Asbl appelle le gouvernement de la République à éviter de s'engager sur une voie périlleuse, mettant en garde contre toute tentative de compromettre la paix fragile du pays post-conflit. Elle exhorte la population congolaise et ses partenaires à rester vigilants pour contrer toute tentative de prise ou de maintien du pouvoir par des voies détournées et en violation de la constitution.
L'ONG rappelle au Procureur Général près la Cour de Cassation les regrets exprimés par le Chef de l'État sur le mauvais fonctionnement de la justice, l'invitant ainsi à ne pas soutenir une démarche politique qui nuirait davantage à la crédibilité de la justice.
Aussi, JUSTICIA Asbl demande aux partis politiques, à la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et à toutes les institutions de la République d’œuvrer pour que les élections se déroulent dans un climat apaisé, empreint de tolérance et de respect du verdict des urnes.