Pour une issue qui dira véritablement les faits dans l’affaire du meurtre commis sur le député national Chérubin Okende, le président du parti auquel il appartenait, Moïse Katumbi ainsi que deux autres leaders politiques de l’opposition, Matata Ponyo et Delly Sesanga, ont cosigné une lettre demandant les démissions de deux juges de la cour constitutionnelle, à savoir : Dieudonné Kamuleta et Sylvain Lumu.
Ces trois leaders politiques reprochent aux juges d’accorder aux médias des interviews sur l'assassinat odieux de Chérubin Okende dans le but d'éclairer l'opinion publique sur ce crime, “marchant sur l'obligation générale de réserve, de dignité et de loyauté envers l'Etat”.
« La loi vous interdit, durant vos fonctions, de prendre une position publique ni de donner une consultation sur des questions ayant fait ou susceptibles de faire l'objet de décision de la Cour. Faute de cela sur pied de l'article 30 de la loi organique, il y a commission d'une faute disciplinaire sanctionnée conformément aux dispositions du statut des membres de la Cour », peut-on lire sur la lettre parvenue à ACTUALITÉ.CD.
Par conséquent, ils demandent à ces deux juges de se rendre à la justice et de démissionner.
« Dans le cas de l'honorable Chérubin, vous devriez vous mettre à la disposition de la justice pour l'éclairer plutôt que de vous répandre dans les médias. Par ce fait, sur base des articles 22, 23 et 24 de l'ordonnance n° 16-070 du 22 août 2016 portant dispositions relatives au statut particulier des membres de ladite Cour, du fait des violations de votre devoir de réserve ainsi que de retenue et de la suspicion légitime sur les circonstances de cette invitation et de cet enlèvement, la seule option plausible est votre démission de la Cour », indique la lettre.
Et d’ajouter :
« Pour ces raisons, nous requérons par cette missive le dépôt simplement de votre démission afin d'aider la justice, au terme d'une enquête indépendante, d'établir, dans la sérénité et l'indépendance, les responsabilités des uns et des autres ».
Moïse Katumbi se montre déterminé dans le suivi de l’assassinat de son proche, Chérubin Okende, pour faire toute la lumière sur cet acte qu’il avait qualifié « d’assassinat politique ». A Kinshasa, il a multiplié des contacts notamment avec des diplomates. Il a notamment rencontré les ambassadeurs des Etats-Unis, de France, du Royaume Uni et du Canada. La veille, Katumbi avait rencontré l’ambassadeur de l’Union Européenne.
Pour mener des enquêtes et donner de la lumière sur les circonstances et les commanditaires du meurtre du député national et anciens ministres des transports Chérubin Okende, le gouvernement congolais a saisi la Belgique, la France, la République Sud Africaine et la Monusco pour solliciter l'accompagnement dans les enquêtes relatives à son décès.
Emmanuel Kuzamba