Au cours de l'audience de vendredi 21 juillet à la Haute cour militaire, le prévenu Edouard Mwangachuchu qui est notamment poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel, a soutenu qu'il n'a jamais été à la tête d'un groupe armé mais plutôt il a été président d'un parti politique dénommé Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), ancienne rébellion convertie en parti politique. Selon lui, le CNDP n'est pas l'unique mouvement rebelle devenu parti politique et reconnu à l'assemblée nationale et par le ministre de l'intérieur.
"Je n'ai jamais été membre du CNDP en tant que mouvement rebelle, ça jamais. J'ai été élu président du CNDP comme parti politique à l'assemblée nationale. J'étais président du parti CNDP et le parti était dans le regroupement et après j'avais démissionné. James Kabarebe m'avait appelé pour rejoindre le M23, je lui ai dit je suis sénateur, je ne peux pas suivre les bandits. J'ai appelé les autorités supérieures pour alerter sur ma sécurité quand j'étais à Goma, c'est le général Awashango qui était venu chez moi, je lui ai dit que je ne me sentais pas en sécurité. Lui-même m'accompagnait jusqu'à l'aéroport avec une équipe de policiers. Je suis rentré à Kinshasa", a dit Édouard Mwangachuchu.
Mwangachuchu regrette que d'autres députés nationaux comme lui soient responsables des mouvements rebelles transformés en partis politiques, mais ne sont jamais inquiétés.
"J'ai été président du CNDP ici à Kinshasa en tant que député comme il y a tant d'autres députés à l'assemblée nationale, des présidents des partis politiques qui font même la rébellion jusqu’à aujourd'hui. Comme PARECO, son président est député. Il est là, on n’en parle pas, seulement moi qui n'ai jamais été front", a souligné Édouard Mwangachuchu.
Pour rappel, le parti politique dénommé CNDP, ancien mouvement rebelle, figure sur la liste des 910 partis politiques reconnus par le ministère de l'intérieur pour participer aux prochaines échéances électorales.
Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes par les services de renseignements militaires des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.
Ivan Kasongo