La Dynamique des femmes candidates de la République Démocratique du Congo (DYNAFEC) a produit un répertoire des potentielles candidates aux élections de 2023. En ce moment où les Bureaux de réception et traitement des candidatures (BRTC) ont été ouverts par la CENI, cette organisation révèle que de nombreux partis ne sont pas encore prêts à soumettre de listes paritaires. Carine Kanku fait un nouveau plaidoyer en faveur du respect de la loi électorale.
« Le répertoire, nous l'avons fait et déposé au niveau du ministère du genre parce que c'est le portefeuille indiqué pour porter au niveau du gouvernement et du pays, la promotion du genre et de la parité. Nous avons également déposé auprès des partenaires internationaux (Monusco et Onu Femmes) pour espérer obtenir leur accompagnement », renseigne-t-elle.
C'est depuis le 25 juin que la Commission Électorale Nationale Indépendante a procédé à l'ouverture des Bureaux de réception et traitement des candidatures pour les législatives nationales. À moins d'une semaine de clôture, la Coordinatrice de la DYNAFEC révèle l'incertitude qui plane sur le respect de l'article 13 de la loi électorale, modifiée en 2022, en faveur d'une représentation paritaires des femmes sur les listes électorales.
« Nous n'avons pas sélectionné des femmes au hasard au sein de la population. Ce sont des membres des partis, toutes ces potentielles candidates qui se sont enregistrées pour être accompagnées techniquement », précise Carine Kanku.
Et de renchérir, « sur un total de plus de 800 candidates, nous avons été auprès des partis politiques d'environ 400 candidates pour déposer des copies du répertoire et faire savoir aux chefs des partis que telle membre de son parti à été renforcée en capacités et qu'elle souhaite postuler aux élections cette année. Certaines femmes avaient déjà informé les partis, de leurs intentions pour les échéances électorales de 2023, et nous avons rencontré les chefs des partis pour renforcer cette affirmation des femmes. Nous avons obtenu des accusés de réception. Mais jusque-là, n'avons pas encore de retour positif. Les femmes n'ont pas encore reçu de confirmation de leurs partis. En ce moment, elles sont dans l'incertitude, dans l'anxiété. Certaines mêmes ne savent pas si elles seront prises en compte sur les listes. Parmi les candidates, il y a celles qui doivent aller en province déposer leurs candidatures mais elles ne savent que faire ».
Que la mobilisation s'accentue
Par ailleurs, Carine Kanku appelle à une mobilisation accrue en faveur de la prise en compte du genre sur les listes des partis.
« Nous craignons que même cette disposition de la loi ne puisse pas avoir de l'impact. Nous craignons de ne voir qu'une légère amélioration. La Dynafec appelle les organisations defenseures des droits des femmes, les bailleurs des fonds, la première Dame, le Chef de l'Etat en tant que Champion de la masculinité positive, les femmes leaders politiques à se lever et faire aussi des déclarations à ce sujet pour encourager les partis à soumettre des listes paritaires. Le Congo a besoin de toutes les compétences. Faisons en sorte que les voix des femmes soient entendues », a-t-elle dit au Desk Femme d'Actualite.cd
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Prisca Lokale