Il y a quelques jours, à Kinshasa, les chauffeurs de transports en commun avaient décrété une grève, refusant de mettre leurs engins au service de la population.
Ces derniers exigeaient notamment la cessation des tracasseries de la police de circulation routière. Ils notent que conduire sur la capitale du matin au soir sans se faire effrayer ou tracasser par des policiers est très rare.
Les chauffeurs de transports en commun redoutent de se faire avoir par des agents de l'ordre réputés pour leur recours à certaines pratiques inappropriées comme « crever de pneus ou encore confisquer arbitrairement leurs engins ». Ceux dont leurs véhicules sont arrêtés peuvent débourser jusqu’à 300.000 FC.
Ce lundi 19 juin, quelques-uns sont au micro de ACTUALITE.CD, témoignant ce qu’ils vivent réellement au quotidien surtout en plein centre-ville
« Ici à Gombe, notre travail rime avec tracasseries. Les policiers ne sont même pas intéressés de voir si nous disposons ou pas de documents administratifs. Vous pouvez les avoir tous payés mais on va vous arrêter », explique un motocycliste.
« Si vous regardez là dessus, vous verrez que je n'ai pas de documents de transport ...Or, j'ai déjà payé mes frais à qui de droit, il y a trois mois et une semaine. Aucun document ne m'a été livré. Au même moment, ils mettent sur les avenues des agents pour arrêter les taximen qui ne sont pas en ordre. Ces agents viennent de n'importe quel service. Dans notre pays, on ne sait quel service a reçu le mandat d'arrêter le taxi. Ils viennent avec des coupants, des pinces, des fers pointus … Ils viennent avec tout ce qui est dangereux. Pas d'avertissement avec eux : que tu aies raison ou tort, on t'attaque, on te confisque la voiture. Ils entrent dans le véhicule sans avis du chauffeur. Voilà, à présent, j'ai remonté les vitres de mes portières pour éviter cela. Une fois tombé dans le piège, tout ce que tu donnes comme explication ne sert à rien. D'ailleurs, ils ont des montants arbitraires pour te libérer. Ils commencent par demander 300.000 FC ou moins. Si tu résistes, ils transfèrent ton dossier au niveau du camp Lufungula. Une fois arrivé là, tu crois être maudit toute ta vie », ajoute un chauffeur de taxi.
A un autre d’ajouter :
« Si tu refuses de t'arrêter à la demande des policiers UJANA, tout de suite, ils vont te crever tous tes quatre pneus ».
A Kinshasa, les chauffeurs de transports en commun ont grevé au cours de la journée du 5 juin dernier. L’une des raisons ayant conduit à cette initiative, d’après eux, est la tracasserie de la police de circulation routière à laquelle ils font face.
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— ACTUALITE.CD (@actualitecd) June 19, 2023
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Jean-Marie Makuma