SADC : à Kinshasa, les ministres en charge du genre se sont accordés pour plus d’actions « concrètes » et des « ressources » en faveur de l’égalité des sexes 

Photo/ Actualité.cd
Photo/ Actualité.cd

Il s’est tenu ce 2 juin à Kinshasa, la réunion des ministres de la SADC, en charge du genre et de la condition féminine, présidée  par la ministre congolaise du genre, Mireille Masangu. Après une séance de travail intense,  de nouvelles résolutions ont été prises pour promouvoir les droits des femmes.   

La session de vendredi a eu plusieurs temps forts. Une cérémonie d’ouverture officielle, présidée par le Vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau représentant du Chef du gouvernement de la RDC, les travaux à huis clos, la remise des présents aux ministres visiteurs en RDC ainsi qu’aux secrétaires généraux, la passation de relais à l’Angola qui prend la direction de la communauté, avant de chuter sur la cérémonie de clôture, présidée par la ministre Mireille Masangu. 

Au cours de leur réunion tenue l'année dernière à Lilongwe, au Malawi, les ministres avaient approuvé l'étude de la SADC dénommée « SADC Gender and Development Monitor 202 » portant sur les femmes dans la politique et la prise de décision. Ils avaient ensuite invité les états membres à intégrer et à institutionnaliser les articles 5, 12 et 13 du Protocole de la SADC sur le genre et le développement afin d'adhérer aux principes d'égalité entre les hommes et les femmes inscrits dans le protocole de la SADC sur le genre et le développement. 

« Je suis heureux d'annoncer que la décision d'intégrer et d'institutionnaliser les articles 5, 12 et 13 du protocole de la SADC sur le genre et le développement a été adoptée par le conseil des ministres et le sommet des chefs d'État et de gouvernement de la SADC au cours de leurs réunions tenues en août 2022, ici à Kinshasa. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit là d'une nouvelle aube: le manque de volonté politique et d'engagement des états membres dont nous nous plaignons est en train de prendre fin », a précisé Joseph Nourrice, secrétaire exécutif adjoint chargé des affaires institutionnelles au sein de la SADC. 

Il a par ailleurs mentionné que cette initiative révèle le défi intrinsèque de passer d’une ère d’engagements à une ère de mise en œuvre. Ladite mise en œuvre se traduit par une volonté politique cohérente en vue d’allouer des ressources et renforcer l’égalité des sexes dans la région. 

Entant que présidente de la réunion des ministres, Mireille Masangu Bibi Muloko est également revenue sur l’importance de la budgétisation de la mise en œuvre de l’égalité homme-femme dans les pays membres de la SADC. 

« Comme nous l'avons appris aujourd'hui, en combinant le leadership et l'engagement au plus haut niveau, associés à une allocation de ressources adaptée et une capacité accrue des parties prenantes essentielles aux niveaux national, régional et infranational, nous pouvons certainement atteindre la parité hommes-femmes d'ici 2030. En effet, 2030 est à nos portes, mais au vu de la lenteur des progrès, notamment en ce qui concerne la parité hommes-femmes dans la politique et la prise de décision. Comme je l'ai constaté dans l'ordre du jour annoté de cette réunion, la détermination à faire progresser l'égalité des genres et à atteindre la parité hommes-femmes resterait un mirage séduisant. En tant que ministres, nous devons aborder les questions de volonté politique et d'engagement, en comblant le fossé entre l'intention politique et la mise en œuvre de la politique », a-t-elle lancé. 

L’engagement de la RDC à mettre tous les moyens en œuvre pour rendre effectif l’agenda Femme

Au nom du Premier ministre, le Vice-Premier Ministre et Ministre de la fonction publique et innovation de l'administration publique, Jean-Pierre Lihau a épinglé quelques réalisations de la RDC dans la défense et la promotion du genre. Il n’a pas manqué de renouveler cet engagement. 

« La RDC fournit beaucoup d'efforts en ce qui concerne l'agenda genre. La constitution de notre pays édite sans équivoque le principe de l'égalité Homme - Femme, en assignant au pouvoir public la mission pérenne de prendre des mesures idoines pour protéger les femmes contre toutes sortes de discriminations. Ce principe est mis en œuvre à travers des lois organiques telles que la Loi sur la parité, le code de la famille etc. Au niveau national, la RDC a élaboré un plan d'action national de la résolution 1325 et mis en place un secrétariat national au sein du ministère du Genre, Famille et Enfant. La RDC a également élaboré le programme désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et social, qui est une réponse aux conflits armés et pour lequel le gouvernement mène un plaidoyer pour plus de participation des femmes. Les femmes congolaises ont mis en place une synergie des femmes pour la paix et la sécurité, en vue de leur pleine participation au processus de paix en cours », a dit le VPM et Ministre de la fonction publique.

Et de renchérir, « beaucoup reste à faire. En ce qui concerne le gouvernement de la RDC, nous prenons la ferme résolution de mettre tous les moyens à notre disposition pour que l’agenda femme soit effectif et vulgarisé sur toute l’étendue de la République ». 

Il faut noter que les députés nationaux et sénateurs, les membres des corps diplomatiques accrédités en RDC, les délégués des États membres et acteurs de la société civile, ont également pris part à ces assises. Cette rencontre a été précédée par la réunion des hauts fonctionnaires, sur les mêmes questions, à savoir « promouvoir l’industrialisation au moyen de l’agro-transformation, la valorisation des minéraux et du développement des chaînes de valeur en vue d’atteindre une croissance économique inclusive et durable ».  

 

Lire aussi : Résolution 1325 : chaque année, le gouvernement congolais doit allouer au moins 5.000.000 $ pour la mise en œuvre du PAN II (Plan Opérationnel)

21 ans de la Résolution 1325 : la RDC réfléchit sur la problématique de l'alignement du PAN 2 dans le budget national 

RDC : "Mon gouvernement s'engage à accorder une attention particulière à la mise en œuvre de la résolution 1325", Sama Lukonde

Prisca Lokale