La Haute cour militaire a poursuivi ce vendredi 2 Juin l'examen de la prévention de la détention illégale d'arme de guerre à charge du prévenu et député national Édouard Mwangachuchu. Au cours de cette audience, le ministère public a révélé que l'arme remise à Édouard Mwangachuchu n'était pas une arme d'auto-défense mais plutôt une arme de guerre, dont la possession est conditionnée par une ordonnance présidentielle.
Mais le prévenu Mwangachuchu a expliqué que dans son entendement il ne s'agissait pas d'une arme de guerre, mais plus d'une arme d'auto défense.
" Honorable président de la Haute cour, moi quand j'ai demandé au Ministre de l'Intérieur une arme. Il ne m'a pas dit d'aller voir le Président de la République. Le Ministre m'a demandé d'écrire et puis j'ai écrit. Il m'a octroyé l'autorisation et permis de port d'arme et ils m'ont envoyé dans d'autres services. Ils m'ont pris des photos, des empreintes digitales. J'ai signé et puis on m'a remis l'arme. Mais je n'avais aucune intention de nuire", a expliqué Édouard Mwangachuchu.
Les avocats du prévenu estiment que l'ex-Ministre de l'Intérieur Richard Muyej est mieux placé pour pouvoir expliquer à la cour pourquoi il a autorisé à leur client d'obtenir une arme de guerre alors qu'il avait sollicité une arme d'auto-défense.
" Monsieur le président, notre Ministère de l'Intérieur n'est pas loin d'ici. La Haute cour est active, donc elle peut décider la descente sur le lieu ou faire venir le service attitré avec le dossier au grand complet. Comme ça, la vérité va éclater. Notre client vous dit qu'il n'est pas allé ailleurs que dans les services de l'Etat. Cela date de 2014, aujourd'hui ça fait pratiquement 9 ans. Notre client dans son entendement, il ne s'agissait pas d'une arme de guerre mais plutôt d'une arme d'auto-défense. Je pense que l'ancien Ministre est mieux placé pour répondre, je pense qu'au moment opportun il devra passer ici pour essayer d'expliquer dans quelle condition il a donné et il a induit l'honorable en erreur parce qu’il aurait dû savoir qu'il n'a pas le droit de nous donner cette arme", expliquent les avocats de Mwangachuchu
L'officier du ministère public a rappelé que la détention d'une arme de guerre est infraction matérielle et que le simple fait d'en détenir suffit pour être incriminé.
Le Ministère public révèle que le rapport fait par l'ANR sur ce dossier évoque que le prévenu est membre de la diaspora Rwandaise et a beaucoup d'investissements au Rwanda.
Mwangachuchu est soupçonné d’avoir participé à un mouvement insurrectionnel, d’entretenir des liens avec les rebelles du M23, d'inciter des militaires à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline, de détenir illégalement de munitions de guerre.
Ivan Kasongo