RDC-Elections 2023 : Adolphe Muzito note qu'il y a un décalage entre le rythme des besoins de la CENI et le rythme des décaissements des fonds par le gouvernement

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Adolphe Muzito

À la question de savoir en tant qu'ancien premier ministre et au regard des dépenses que la CENI doit à nouveau effectuer d'ici décembre 2023, voit-il, le gouvernement de la République respecter son engagement de doter des moyens conséquents à la Commission Électorale Nationale Indépendante pour y arriver ? L'initiateur du parti politique Nouvel Élan Adolphe Muzito s'est montré pessimiste devant la presse mardi 30 mai 2023 à Kinshasa.

Adolphe Muzito estime qu'il existe un grand décalage entre le rythme des besoins de la Commission Électorale Nationale Indépendante et le rythme de décaissement des fonds par le gouvernement pour financer le processus électoral.

"Il y a deux problèmes ici. Le premier problème c'est le rythme de décaissement par rapport au rythme des besoins même si le gouvernement avait l'argent ce dont je doute il faut que l'argent soit prêt avant, d'abord il faut apurer les arriérés vis-à-vis des frais des missions et autres salaires du personnel de la Commission Électorale Nationale Indépendante, ils ont des arriérés. Deuxièmement, il faut financer les équipements ou les matériels sensibles , il faut décaisser l'argent longtemps avant pour que les étapes qui couvrent d'abord la passation des marchés, le transferts des matériels ici au pays et les dispatcher, qu'on aie le temps pour ce faire. Il faudra que l'argent soit disponible mais ne soit pas disponible à compte goûte par exemple 100 millions USD chaque mois, on attendra la fin du processus pour qu'on finisse le décaissement et par conséquent on aura pas réuni le montant essentiel autour de 300,400 millions USD pour les équipements qui doivent venir longtemps avant pour permettre que le processus commence. Il y a un décalage entre le rythme des besoins et le rythme des décaissements", a fait remarquer Adolphe Muzito à une question de la presse.

À en croire Muzito, lors du mois fiscal c'est-à-dire le mois d'avril, le gouvernement de la République n'a pas pu mobiliser les ressources nécessaires qu'il espérait pour subvenir à ses besoins et d'autres dépenses.

"La question fondamentale est que le gouvernement le gouvernement me semble-t-il n'a pas d'argent sauf s'il va recourir à la planche à billet où s'il doit financer ces opérations aux dépens d'autres dépenses dont les salaires du personnel de l'État de manière générale tout simplement parce que pour le mois d'avril, le mois fiscal, le gouvernement attendait plus au moins 1,5 milliard USD des ressources propres mais je crois qu'ils ont eu ou 1/3 où un peu plus donc ils ont trou de 800 voir 1 milliard qui ne sont pas entrés pour le permettre à couvrir leurs besoins mensuels ou trimestriels donc ils ont déjà un trou, je ne vois pas comment ils pourront décaisser 500 à 600 millions USD en respectant le rythme et les besoins de la Commission Électorale Nationale Indépendante" a-t-il soutenu.

Jusqu'au mois d'avril de l'année en cours, déjà plus de 530 millions USD ont été donnés à la Commission Électorale Nationale Indépendante en vue de l'organisation des élections générales prévues au mois de décembre de l'année en cours. L'annonce a été faite par le premier ministre Sama Lukonde lors d'une émission bilan de l'an 2 de son gouvernement ce mercredi 26 avril 2023. Selon le Premier ministre, malgré la situation sécuritaire tendue à l'Est du pays, des efforts sont fournis pour respecter les engagements du gouvernement en ce qui concerne la tenue de ces élections.

De son côté également, la Centrale Électorale ne cesse d'affirmer que le mot glissement n'existe pas dans son vocabulaire une façon pour lui de rassurer quant au respect du délai constitutionnel.

Clément MUAMBA