RDC : Bruno Tshibala condamne la répression des marches de l'opposition et rappelle le caractère sacré des "manifestations publiques"

Photo d'illustration
Bruno Tshibala ,Ancien Premier ministre et Membre du FCC.

L'ancien premier ministre Bruno Tshibala s'est exprimé sur des questions d'actualités du moment en République Démocratique du Congo. Abordant la question relative aux manifestations de l'opposition contre la gouvernance de Félix Tshisekedi et le processus électoral en cours, l'ancien premier ministre Bruno Tshibala a condamné la répression policière contre les manifestants tout en rappelant le combat mené par son parti UDPS le respect des droits et libertés fondamentales des populations.

"Il faut d'abord rappeler que le combat démocratique mené par des générations a triomphé avec la proclamation des droits de l'homme et du citoyen grâce à la révolution française de 1789. Parmi les grandes libertés conquises figure celle de manifester. Elle est sacrée. Ici au Congo, tout le monde se souvient du combat mené à l'intérieur même du pays par les Congolais sous la bannière de l'UDPS contre la dictature de MOBUTU pour la restauration de la démocratie, l'Etat des droits et l'exercice et la garantie des droits humains.Lors de la marche de l'opposition du 20 mai dernier, la répression est condamnable si l'on respecte la division du travail dans ce genre des situations, tout ne peut que bien se passer sans débordement ni échauffourées. Pour l'ordre public général et la canalisation de la manifestation, c'est la Police à travers les responsables du dispositif sécuritaire. Pour l'ordre et la maîtrise d'éventuels provocateurs, c'est-à-dire le contrôle des débordeurs anarchistes pouvant jouer la violence, ce sont les organisateurs de la manifestation. Désormais, que chacun se limite à son rôle. Plus de bavures policières" a déclaré Bruno Tshibala dans son intervention lors de la clôture du séminaire organisé par la jeunesse de son parti Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ce mercredi 31 mai 2023 à Kinshasa.

Abordant la question liée au processus électoral, Bruno Tshibala s'est montré critique à l'endroit du fichier électoral ayant conduit à l'élaboration du projet de loi portant sur la répartition de sièges pour les élections législatives, provinciales, municipales et locales.

"Au sujet de l'Audit du Fichier électoral, c'est une opération nécessaire et utile pour sa crédibilisation et par delà le processus électoral lui-même. L'idéal aurait été de laisser cette opération être réalisée par une Institution internationale crédible et respectable. Les responsables de la CENI n'avaient rien à perdre s'ils avaient convenu d'un délai acceptable avec l'OIF. Les Experts indépendants invités peuvent disposer d'une expertise électorale, mais mis ensemble, ils ne valent pas une Institution Internationale", a-t-il déploré dans son intervention 

Par ailleurs, l'ancien premier ministre Bruno Tshibala a profité de l'occasion pour interpeller les autorités l'urgence de faire respecter la loi du 26 juillet 2018 portant statut des anciens Présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués qui lui garantit des avantages comme ancien premier ministre.

"En 2018, comme Chef du Gouvernement, je m'étais fait violence par patriotisme pour ne pas être payé pendant quelques mois afin que les moyens disponibles soient orientés vers la CENI pour l'organisation des élections de décembre 2018. Aujourd'hui, les bénéficiaires de ces élections, devenus maîtres absolus, tergiversent pour me payer !!!On ne dirige pas un pays avec des sentiments et l'irrationalité, mais avec la raison, la justice, la rationalité et surtout la hauteurs", a fait remarquer Bruno Tshibala.

Les opposants à savoir Matata Ponyo, Delly Sesanga, Martin Fayulu et Moïse Katumbi disent constater que les violations graves des droits et les restrictions des libertés des citoyens se multiplient et prennent à témoin la communauté internationale « sur les dérives dictatoriales du régime de M. Tshisekedi ».

Les autorités ne se sont pas encore prononcées sur ce dossier qui intervient 17 jours avant la tenue d’une autre manifestation de l’opposition.  Martin Fayulu, Moise Katumbi, Delly Sesanga et Augustin Matata ont multiplié des actions contre le pouvoir ces derniers jours. Ils « unissent leurs idées et forces pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation des élections dans le délai constitutionnel ».

Réunissant autour d’eux d’autres opposants, ils appellent la population « à résister et à exercer une vigilance citoyenne ». Ces quatre candidats s’engagent à demeurer solidaires dans l’unité d’idées et d’actions pour « faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable État de droit ». Ils lancent également l’appel à la société civile et annoncent une série d’actions pour « faire aboutir leurs revendications ». Leur première activité de grande "envergure" était la marche du 20 mai dernier, qui avait pour but de dénoncer « l'insécurité grandissante, la vie chère et la misère du peuple, le processus électoral chaotique ».

Clément MUAMBA