Katumbi dénonce « l’enlèvement crapuleux » de son bras droit Salomon Idi Kalonda

Arrestation de Salomon Idi Kalonda
Arrestation de Salomon Idi Kalonda

Un pick-up de couleur blanche, des agents en tenues civiles et d’autres en treillis surgissent en trombe à quelques mètres de la tour de l'aéroport de Ndjili. Salomon Idi Kalonda est brutalement embarqué. Médusés, les témoins dont Moïse Katumbi assistent à la scène. Les plus prompts n’ont que le temps de filmer quelques bribes de vidéos qui ont fait le tour du web congolais. Le puissant et influent conseiller spécial de l’ex-gouverneur est conduit à une destination jusque-là inconnue.

« L’arrestation arbitraire et illégale de mon conseiller spécial Salomon Kalonda à l’aéroport de Ndjili est un enlèvement crapuleux », dénonce Moïse Katumbi qui voit en cet acte la « fin de l’Etat de droit » puis qu’assis sur « aucune base juridique », peste t-il avant de s’interroger sur le reproche qui est fait à cet homme de l’ombre. « Où a-t-il été emmené ? Les autorités doivent s’expliquer et le libérer », a ajouté Moise Katumbi.

Postant l’une de ces vidéos, Augustin Matata s’est également étonné du traitement réservé à Salomon Idi Kalonda: « Voilà comment le collaborateur immédiat d’un opposant politique et candidat président de la République est traité en RDC ».

Et d’ajouter: « Voilà l’image d’un État de droit à Kinshasa. Quel jour un congolais accepterait d’être collaborateur d’un politicien dans le pays ? La démocratie est morte ».

Delly Sesanga, pour sa part, ne va pas par quatre chemins. Pour lui il s’agit d’un kidnapping avec un objectif clair. « L' enlèvement des acteurs politiques pour les réduire au silence est une pratique condamnable propre aux dictatures ». Dans son message, il rappelle également « l’enlèvement » de son collaborateur Lens Omelonga « détenu depuis plus de 30 jours à l’ANR ».

Le Parti Ensemble pour la République annonce une communication portante « dans les heures qui viennent ». 

Les autorités ne se sont pas encore prononcées sur ce dossier qui intervient 17 jours avant la tenue d’une autre manifestation de l’opposition.  Martin Fayulu, Moise Katumbi, Delly Sesanga et Augustin Matata ont multiplié des actions contre le pouvoir ces derniers jours. Ils « unissent leurs idées et forces pour mener des actions communes en vue d’obtenir l’organisation des élections dans le délai constitutionnel ».

Réunissant autour d’eux d’autres opposants, ils appellent la population « à résister et à exercer une vigilance citoyenne ». Ces quatre candidats s’engagent à demeurer solidaires dans l’unité d’idées et d’actions pour « faire aboutir la lutte du peuple congolais pour un véritable État de droit ». Ils lancent également l’appel à la société civile et annoncent une série d’actions pour « faire aboutir leurs revendications ». Leur première activité de grande "envergure" était la marche du 20 mai dernier, qui avait pour but de dénoncer « l'insécurité grandissante, la vie chère et la misère du peuple, le processus électoral chaotique ».