RDC : l’IGF en tête des institutions qui luttent efficacement contre la corruption (GEC)

Photo d'illustration/droits tiers

26 avril 2021 - 26 avril 2023, cela fait exactement deux ans jour pour jour que le gouvernement de la République totalise deux ans depuis son investiture à l'Assemblée nationale. C'est dans cette optique que le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli, son partenaire de recherche en RDC, avec le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci) rendent public les résultats d'un nouveau sondage sur la marche du pays depuis l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême.

Dans cette troisième et dernière note thématique intitulée près de 58% de Congolais estiment que le pays va dans la mauvaise direction, il a été révélé une insatisfaction des Congolais de l’action du gouvernement. D’après le sondage réalisé à la mi-janvier, plus de 70 % de Congolais se disent déçus de l’action du gouvernement Sama Lukonde dans le domaine social.

Le manque d’efficacité de l’exécutif à réduire le chômage et la pauvreté justifie certainement ce sentiment. Cela affecte également  la perception des Congolais sur le chef de l’État et son chef du gouvernement.

Cette note thématique confirme la persistance de la corruption en RDC. Plus de 30% de Congolais pensent que cette dernière constitue le plus grand mal qui gangrène la gouvernance au pays, suivie du tribalisme (16,91%), du clientélisme (11,29 %) et de l’impunité (10,38 %).

Toutefois, l’IGF, rattachée à la présidence, est en tête des institutions qui luttent efficacement contre la corruption pour 55,50% de Congolais sondés, loin devant la Cour des comptes (8,84 %) qui a pourtant un rôle clef à jouer dans la bonne gestion des finances publiques.

« La redynamisation de l’IGF reste l’une des grandes réussites du quinquennat du chef de l’État en matière de lutte contre la corruption : en quatre ans, l’IGF a révélé à quel point la corruption est profondément ancrée dans le système congolais, paralysant ainsi le développement économique du pays. Mais ces efforts restent incomplets à cause de l’absence d’une justice efficace »,  confirme Jacques Mukena, chercheur principal au pilier gouvernance.

Lors de sa nomination, l'inspecteur général des finances chef de service, Jules Alingete Key, a trouvé un service connu seulement de la haute sphère politique mais totalement méconnu du Congolais lambda, alors que cette institution a été créé par ordonnance n°87-323 du 15 septembre 1987 du Maréchal Mobutu en 1987. A sa création et pendant de long règne de Mobutu (32 ans) comme durant les 21 ans du règne des Kabila (père et fils), l’IGF était un service sans actions de grande envergure.

Elle joue un grand rôle dans la mobilisation des recettes publiques avec sa patrouille financière. Cette patrouille financière générale dans les finances publiques, d'après Jules Alingete, reste la clé principale de l’éradication des antivaleurs dans la gestion publique. Ce qui a permis à l’Etat d’atteindre un niveau de mobilisation des recettes publiques propres de l’ordre de 10 milliards USD alors qu’avant 2020, cette mobilisation se situait à 3 milliards USD. Et cette performance se réalise malgré les différentes crises mondiales ayant négativement impacté l’économie mondiale, de 2020 à ce jour (Covid-19, guerre russo-ukrainienne).

Clément MUAMBA