RDC: à la base des critiques, le gouvernement rêve de revenir en dessous de 10% en ce qui concerne les dépenses en mode d'urgence

Félix Tshisekedi avec le Gouvernement Sama 2
Gouvernement Sama 2 avec Félix Tshisekedi

Le gouvernement congolais, comme toujours, rêve de réduire le taux d'exécution des dépenses publiques en mode d'urgence. Si en 2021, il était situé dans la fourchette recommandée, en 2022 cela n'a pas été le cas. 

"Pour ce qui est des dépenses d'urgence, la norme généralement n'est pas de dépasser 10%, nous avons été à 7, à 8% en 2021, nous sommes montés de 11 à 12% en 2022 dans un contexte particulier où nous avons eu la résurgence du M23 et on n’a pas le temps de faire autrement que de faire en urgence. Donc on a des circonstances atténuantes et on ne sait pas trop éloigner même si on a dépassé la norme", a expliqué Nicolas Kazadi, ministre des Finances, lors d'un briefing à la presse lundi 24 avril.

Pour cette année, a-t-il rassuré, toutes les stratégies sont mises en place pour revenir aux normes.

"Cette année nous voulons revenir en dessous de 10%, nous devons le faire, nous travaillons ensemble pour rendre notre collaboration avec le ministère du Budget encore beaucoup plus fluide, c'est-à-dire quand il y a une demande qui arrive, il faut qu'il soit plus rapide et puis la prévisibilité de ces dépenses également qu'elle soit meilleure, nous y travaillons pour réduire le taux des dépenses en urgence", a-t-il ajouté.

Le décaissement des fonds publics en mode d'urgence a toujours été décrié par plusieurs experts du secteur économique. Ils estiment que cela a souvent comme conséquence le dépassement budgétaire mais aussi occasionne certains détournements dans le cadre des différents programmes exécutés par le gouvernement. C’est le cas du programme de 100 jours lancé en 2020 quand Félix Tshisekedi arrivait au pouvoir. L’Etat avait perdu plus de 450 millions USD rien que dans la construction des petites infrastructures dont les sauts de mouton.

Clément MUAMBA