Le premier dialogue entre le président de la République et plus de 1000 femmes a eu lieu ce mercredi au Palais du peuple. Parmi les structures sélectionnées pour porter le plaidoyer en faveur des congolaises, le Réseau national des femmes rurales (RENAFER), a évoqué la situation des femmes et filles rurales.
"Les femmes rurales sont les premières victimes des conflits à l'est de la RDC. Elles sont éventrées, décapitées lorsqu'elles se rendent dans leurs champs pour cultiver", a rappelé Isabelle Monga, coordinatrice du RENAFER.
Plus loin dans son plaidoyer, elle a souligné qu'en rapport avec le thème national, l'autonomisation des femmes rurales est indispensable pour garantir l'égalité des sexes et un emploi décent (...) cependant, cette autonomisation ne peut être possible sans la paix et la sécurité car, à Kinshasa aussi les femmes rurales sont confrontées au problème d'insécurité mais aussi, de la spoliation des terrains.
"Des produits étrangers envahissent le marché congolais"
Un autre point soulevé lors de son plaidoyer au Chef de l'Etat concerne le transport des produits de la terre congolaise des champs aux marchés.
"Nos supermarchés sont inondés par des produits qui viennent de l'étranger et pourtant nous avons des centaines de femmes qui travaillent dans les champs. Mais le problème majeur auquel elles sont confrontées est le transport de leurs produits. Nous voulons que les textes de loi en faveur de l'autonomisation et des droits de la femme rurales soient vulgarisés, qu'il y ait une lutte contre les violences faites aux femmes et jeunes filles rurales. Nous n'avons pas d'accès au financement, les banques ne nous l'accorde pas. Dans le cadre du projet des 145 territoires, monsieur le Président, nous prions pour que vous puissiez privilégier les routes de desserte agricole. Nous sommes capables de nourrir nos populations, au point que l'on ne parle plus de pauvreté, de famine et de malnutrition" a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, Isabelle Monga a plaidé pour la construction des marchés publics pouvant contenir les femmes qui exercent des commerces à faible revenus. Elle s'est appuyée sur le cas d'une vingtaine de vendeuses décédées en février 2022 à Matadi-Kibala (commune de Mont-Ngafula).
Prisca Lokale