Les radios et télévisions ne vont pas ouvrir pendant 3 jours à dater de ce vendredi dans la province du Kwango. La décision est de l'Union nationale de la presse du Congo, section de Kwango qui dénonce les arrestations arbitraires, des menaces et intimidations dont sont victimes les journalistes de la part des autorités politiques dans cette partie du pays. C'est notamment le cas du journaliste Olivier Makambu qui totalise deux mois en prison. Les raisons de son incarcération ne sont pas toujours connues.
Un autre journaliste, Paz Miluta de la RCK a été arrêté comme responsable de la radio pour "avoir reçu un opposant au régime Tshisekedi, Maker Muwota de Nouvel élan au cours d'une émission critiquant le président de l'Assemblée Nationale Christophe Mboso" qui était en séjour à Kenge. D'après les journalistes de Kenge, l'invité aurait tenu des propos qui n'auraient pas plu au pouvoir, critiquant le président de l'Assemblée nationale Christophe Mboso qu'ils attendaient pour des actions dans la province du Kwango.
"On l'avait arrêté pour avoir fait passer un opposant au régime de Tshisekedi sur nos antennes. C'est Monsieur Maker Muwota secrétaire interfédéral de Nouvel élan. Il avait dit qu'on attendait le président Mboso pour poser des actions dans la province du Kwango malheureusement, on assiste à la propagande avant la campagne. Aussi, on pensait qu'il va nous apporter les tuyaux pour le raccordement de l'eau, il vient nous vendre des poulets. Après 16 jours, l'ANR a été saisi du dossier, sous prétexte que c'était sur plainte du Président de l'Assemblée nationale. Le jour de son arrestation, le confrère a été humilié, on lui avait ôté tous les habits qu'il portait et les images étaient devenues virales sur les réseaux sociaux", témoigne un journaliste sous anonymat pour raison de sa sécurité.
Le président de l'UNPC, section de Kwango, Georges Kilumbu dénonce des violations flagrantes de la liberté de presse et plaide pour un environnement favorable pour l'exercice du métier de journaliste au Kwango.
"Suite à ces traitements, l'UNPC, avec les journalistes, a décrété une période de trois jours sans médias. Le message que nous voulons passer c'est que les autorités politico-administratives doivent reconnaître que nous sommes le quatrième pouvoir. Elles doivent nous laisser faire notre métier avec le respect de l'éthique et la déontologie. Qu'elles respectent notre métier comme nous respectons les leurs. Qu'ils laissent d'enfreindre la liberté de presse" a-t-il indiqué.
Actuellement, le procès est en cours à la prison centrale de Kenge pour le premier journaliste arrêté.
Jonathan Mesa à Bandundu