Les rebelles du M23 ont pris en otage des localités à Kiwanja et Rutshuru-centre au Nord-Kivu. Depuis plus de trois mois, ils occupaient Bunagana. Une avancée qui arrive alors que la province est sous état de siège. Faut-il considérer que cette mesure exceptionnelle instaurée par le gouvernement congolais a échoué ? Rose Kahambu Tuombeane livre ses impressions au Desk Femme d'Actualité.cd
Pour Rose Kahambu Tuombeane, "lorsque le M23 étend la zone qu'il contrôle au risque de menacer la sécurité de toute la partie Est, en plus de ce que les habitants du Grand Nord-Kivu endurent depuis des longues années (situation des massacres),l'État de siège a échoué."
Un projet qui aurait pu être étouffé
L'activiste des droits humains et coordonnatrice de la Dynamique des femmes pour la bonne gouvernance (DYFEGOU) estime que les autorités congolaises avaient les moyens de contenir et chasser les M23 pendant qu’ils occupaient encore Bunagana. "Le gouvernement aurait dû débarrasser le pays des M23 quand ils étaient encore à Bunagana. Maintenant que ce mouvement soutenu par le Rwanda progresse, nous pensons qu’il est plus qu’urgent que l’essentiel des moyens à la disposition de l’armée soient concentrés à l’Est afin d’en finir avec cette menace et agression rwandaise."
Des FARDC « techniquement capables »
Par ailleurs, Rose Kahambu pense que pour en finir avec les rébellions et les groupes armés à l’Est, il faut une volonté politique car techniquement, les FARDC sont capables.
"L’unique occasion à saisir pour se débarrasser du Rwanda est arrivée. Il n’est plus question de tergiverser ni laisser place à des négociations inutiles, car le peuple en a assez. Cette occasion de faire une offensive foudroyante tant attendue est sans doute une solution pour toute la crise sécuritaire dans l’Est, Beni y compris", soutient-t-elle.
Et de renchérir, "il a été prouvé que l’acteur principal est le même, le Rwanda, bien que sous différentes formes. Dans le cas contraire, je pense que ceux qui appellent à l’autodéfense populaire n’ont pas tort. Car ne pas se mobiliser, c’est se mettre à la merci de l’ennemi qui lui n’a aucune pitié. Mais, le soutien et la cohésion nationale doivent caractériser les bons citoyens qui sont tous derrière les forces armées de la République Démocratique du Congo, les FARDC. Il suffit de les assainir en y retirant les traîtres, les frères de l'ennemi et elles deviendront fortes".
Il faut noter que les affrontements entre les FARDC et le M23 ont repris depuis jeudi 20 octobre dans la région de Rangira-Rwanguba dans le territoire de Rutshuru, après quelques semaines d'accalmie. La société civile locale accuse les rebelles du M23 d'avoir largué des bombes sur certaines positions de l'armée.
Prisca Lokale