Kwilu : pour la société civile, le retour des déplacés de Kwamouth est "prématuré"

Photo d'illustration
Remise de l'assistance humanitaire aux victimes du conflit Teke-Yaka par le ministre des Affaires sociales et humanitaires

Le cadre de concertation de la société civile du Kwilu s'insurge contre l’entame du processus de retour progressif des déplacés de Kwamouth reçus dans la ville de Bandundu sur décision du gouvernement central dont une délégation a remis des vivres et non vivres aux déplacés la semaine dernière avec un montant forfaitaire de 100 dollars pour permettre aux déplacés de se rendre, pour certains, dans leurs villages d'origine, et pour d'autres, auprès de leurs membres de famille.

Dans un communiqué de presse, le cadre de concertation de la société civile du Kwilu indique que la modique  somme de 200. 000 FC remis aux déplacés comme frais de voyage et de réinsertion ne tient "compte ni de la composition familiale ni de la distance à parcourir".

Ce pourquoi, cette structure estime que cette décision est "non seulement pas réfléchie mais prématurée et mal venue ".

Elle justifie cette position par le fait que, d'après elle, " rien n'a été trouvé comme solution aux problèmes de fond à cette crise à ce jour sinon la sécurisation de la RN17, qui constitue une sorte de corridor humanitaire pour permettre le trafic entre Kinshasa et Bandundu ".

Le cadre de concertation de la société civile du Kwilu signale qu'à ce jour, " tous les assaillants sont dans la nature et vivent du pillage des élevages et des produits agricoles de ces paysans à qui on demande de rentrer dans la gueule du loup ".

Voilà pourquoi, elle condamne " fermement cette décision qui relève de l'irresponsabilité et de l'amateurisme dans la gestion de la crise humanitaire et demande au gouvernement de surseoir cette mesure qui frustre stresse davantage des compatriotes qui ont vécu des pires atrocités et dont la prise en charge à ce jour pose problème ".

Depuis jeudi dernier, plus de 500 ménages ont reçu l'assistance du gouvernement central qui avait dépêché à Bandundu une délégation de cinq ministres.

A Bandundu-ville, ils ont été plus de 6000 déplacés parmi lesquels on a compté 8 morts suite aux mauvaises conditions de vie, manque de soins appropriés et alimentation insuffisante.

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Jonathan Mesa à Bandundu