RDC-M23 : au moins un mort et un blessé suite aux obus largués par les rebelles sur des positions de l'armée à Rutshuru

 Des soldats dans l'est de la RDC / Droits tiers

Les affrontements entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du mouvement du 23 mars (M23), appuyés par l'armée rwandaise (RDF) se sont poursuivis jusque tard dans la soirée du vendredi 21 octobre dans la région de Rangira-Rwanguba en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). 

Selon le Président de la société civile de Rutshuru, Jean Claude Mbabanze, l'armée a répliqué farouchement aux provocations des rebelles du M23.

« Le M23 a lancé des offensives contre nos militaires FARDC au niveau de Rangira-Rwanguba. Ils sont dans les collines de Shwema. Ils sont en train de larguer des bombes sur certaines positions. Ils ont fait ça depuis jeudi à 15h et depuis ce vendredi soir, les FARDC  réagissent. Ils sont en train de pilonner ces collines-là de Shwema. Jusqu'à présent, les FARDC sont en bonne position. Le M23 n'a pas pu avancer même un mètre. Depuis qu'ils ont appris qu'il n'y aura pas des négociations, ils sont agités. Les RDF ont renforcé de ce côté là et ils veulent contraindre le gouvernement à négocier avec eux. Ils pensent que pour le faire, il faut couper la RN2 Goma-Rutshuru ou alors récupérer la cité de Rutshuru pour faire pression », a dit Jean Claude Mbabanze.

Les sources locales rapportent un bilan d'au moins un civil tué et un autre blessé suite aux obus largués par le M23 sur certaines positions des FARDC. De nouveaux déplacements des populations sont également signalés.

Une panique généralisée a été observée vendredi soir à Rutshuru centre suite aux détonations d'armes lourdes et légères, entendues depuis la ligne des fronts. Plusieurs habitants se sont précipités pour regagner leurs domiciles avant le temps, craignant pour leur sécurité.

« Les attaques se poursuivent jusqu'à ce vendredi soir. Nous sommes en train d'entendre des détonations d'armes lourdes. Ce qui crée de la panique au sein de la population de Rutshuru centre. Cette situation d'affrontements est à la base des déplacements de certaines populations qui étaient déjà dans la partie occupée par le M23 à la suite de la mauvaise vie qu'elles menaient dans les sites des déplacés et dans des familles d'accueil. Malheureusement, aujourd'hui, ils se déplacent de nouveau. Le bilan provisoire que nous avons est de deux civils victimes des bombes, malheureusement, une  victime est morte à la suite de ses blessures », a témoigné, à ACTUALITE.CD, Patrick Manouveau Nguka, coordonnateur de Badilika, une ONG locale de défense des droits humains.

Ce dernier appelle, à l'instar de nombreux habitants, au lancement des offensives par les FARDC, en vue de libérer Bunagana et environs des mains du M23.

« Nous encourageons notre gouvernement à poursuivre les opérations militaires au lieu de privilégier l'option de dialogue. Nous, on n'est pas d'accord avec le dialogue parce que nous vivons aujourd'hui les conséquences de ces dialogues depuis l'AFDL, le RCD, le CNDP et aujourd'hui le M23. Nous soutenons les FARDC dans l'option militaire », a-t-il ajouté.

L'armée promet de se prononcer à ce sujet dans les prochaines heures. 

Bunagana, cité frontalière avec l'Ouganda ainsi que d’autres entités environnantes des groupements Jomba, Bweza, Kisigari et Busanza sont sous occupation du M23, depuis pratiquement quatre mois. Une accalmie était observée ces dernières semaines sur la ligne des combats, en attendant l'aboutissement du processus de Nairobi et de Luanda. La semaine dernière, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a affirmé que la RDC ne va pas négocier avec le M23, qualifié de mouvement terroriste mais qu'un dialogue avec son parrain , le Rwanda est envisagé.

Jonathan Kombi, à Goma