FARDC: revoici John Tshibangu !

Plusieurs ordonnances signées par le président Tshisekedi ont été lues sur les antennes de la télévision nationale ce lundi 27 octobre concernant des promotions en grades, des mises à la retraite et des affectations au sein des forces armées congolaises.

L'un des bénéficiaires des dernières ordonnances du président Tshisekedi est l'officier général John Tshibangu, élevé au grade de général des brigades et nommé commandant de la 21ème région militaire dont l'état major est basé à Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental) mais qui englobe les cinq provinces de l'espace Kasaï.

Agé de 52 ans, natif du territoire de Dimbelenge (Kasaï Central), le général des brigades John Tshibangu a rejoint les forces armées zaïroises (FAZ) en 1988.

Après un passage à l’école de formation des officiers à Kananga (EFO), il a reçu un entraînement de commando en Israël avant de rejoindre le Service d’action et des renseignements militaires (SARM).

Lorsque les troupes de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre) s'emparent du pouvoir à Kinshasa, Tshibangu est en poste à Uvira, au Sud Kivu.

En 1998,  John Tshibangu est arrêté et détenu à la prison de Munzenze au Rwanda au motif qu’il avait refusé de rejoindre la  rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD). Il réussit à s’évader et rejoint l’aile dissidente de la rébellion dirigée Antipas Mbusa Nyamwisi, le RCD/KML.

Après l’installation du régime de transition dit « 1+4 », Tshibangu bénéficie de plusieurs affectations dans la partie orientale du pays avant d’être promu chef d'état-major de la 4ème région militaire à Kananga.

En août 2012, alors colonel, John Tshibangu fait défection des rangs des FARDC et revendique la vérité des urnes en faveur du feu Étienne Tshisekedi. Il crée l’APCCD (Armée du peuple congolais pour le changement et la démocratie). Il est aussitôt traqué durant plusieurs semaines par des éléments des « forces spéciales » des FARDC sans succès.

Un dossier judiciaire est ouvert à sa charge avec comme préventions, atteinte à la sûreté de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel, rébellion et désertion.

Arrêté en Tanzanie fin 2018 après avoir menacé, dans une vidéo, de chasser par les armes le président Kabila,  John Tshibangu sera extradé à Kinshasa et gardé dans les locaux des renseignements militaires durant plusieurs mois. Il sera poursuivi par la justice militaire pour plusieurs chefs d’accusations dont la rébellion. Finalement, il ne sera reconnu coupable que de désertion et mise en liberté provisoire.

C'est cet homme décrit par ses proches comme un guerrier qui a désormais le commandement de la 21ème région militaire et va certainement retrouver ses vieilles connaissances d'avant sa courte dissidence au Kasaï.

Sosthène Kambidi, à Kananga