Kabund toujours détenu à Makala: la défense dénonce une “main noire” quatre jours après la décision de la Cour de cassation l’assignant à résidence surveillée

Jean-Marc Kabund
Jean-Marc Kabund

C'est depuis le vendredi 12 août dernier que la chambre du conseil de la Cour de cassation a décidé de l’'assignation de Jean-Marc Kabund à résidence surveillée. Malgré cette décision, l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale est toujours en détention à la prison centrale de Makala. Ses avocats dénoncent "une main noire" qui empêcherait l'exécution de la décision de la Cour de cassation.

" Notre client n'est toujours pas sorti. Il y a une main noire politique derrière ce dossier, alors qu'il y avait une ordonnance pour son assignation à résidence surveillée. Le parquet nous dit qu'il n’y a pas moyen qu'il puisse quitter la prison de Makala, il faudrait que le Procureur désigne des éléments [de la police, Ndlr] pour faire la garde. Nous avons compris qu'il y a une main noire derrière ça, nous voyons les gens de la Présidence venir ici à la prison. Nous sommes dans un Etat de non-Etat. Comment quatre jours juste pour désigner quelques éléments de sécurité pour la surveillance de notre client?", s'interroge un avocat de Kabund. 

L’ancien président intérimaire de l'UDPS devrait rentrer à son domicile au quartier Kingabwa dans la commune de Limete. Ses avocats avaient introduit la requête pour demander son assignation en résidence surveillée et la Cour de cassation avait répondu favorablement à cette demande.

La Cour de cassation avait ainsi agi conformément à la loi organique relative à la procédure devant la Cour de cassation qui veut que tout député national en fonction placé sous mandat d'arrêt provisoire, en lieu et place d'aller en prison, soit assigné en résidence surveillée.

Jean Marc Kabund et un très proche collaborateur de Félix Tshisekedi est sous mandat d’arrêt provisoire depuis le mardi 9 août 2022 à la prison centrale de Makala. Il est poursuivi pour avoir tenu, au cours d’un point de presse, des propos qualifiés d'injurieux, de nature à alarmer la population et à porter atteinte à l’honneur dû aux institutions publiques et à la dignité du Chef de l’Etat. 

Ivan Kasongo