RDC : réaffirmant son attachement à l'intégrité territoriale, l'UE demande instamment au M23 de déposer les armes et d’abandonner toutes les zones qu’il occupe

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L’Union européenne a réaffirmé son attachement le plus profond à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo. Elle l'a fait savoir à l'issue du dialogue politique sectoriel tenu sous la conduite du VPM, ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula et Jean-Marc  Châtaigner, Ambassadeur de l'UE en RDC.

Dans le même registre, condamnant l'activisme des groupes armés à l'Est de la RDC,  elle a invité les rebelles du M23 à déposer les armes et libérer les zones qu'ils occupent.

"Les parties ont fermement condamné les agissements des groupes armés nationaux et étrangers (ADF, CODECO, FDLR, M23, RED-TABARA…) et ses conséquences sur la situation sécuritaire et humanitaire dans certains territoires des provinces de l’est de la République Démocratique du Congo, y inclus les récentes attaques du groupe M23 contre les forces armées congolaises (FARDC) et les troupes de la MONUSCO. L’Union européenne demande instamment au M23 de déposer les armes et d’abandonner toutes les zones qu’il occupe", dit le communiqué conjoint RDC- UE parvenu à ACTUALITE.CD jeudi 16 juin 2022.

L'Union européenne réitère ses appels à tous les groupes armés dans l'est de la RDC, nationaux et étrangers, pour qu'ils renoncent à la violence, se dissolvent définitivement et déposent immédiatement leurs armes, sans aucune condition. 

"Elle soutient les efforts de justice contre les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, qui doivent être jugés et non intégrés dans les forces de sécurité", ajoute le communiqué.

L’Union européenne a exprimé sa solidarité pleine et entière avec les populations congolaises victimes des exactions inhumaines et des violences des groupes armés et marqué son soutien à l’engagement des FARDC et de la MONUSCO dans la lutte contre ces groupes armés.

La partie Est de la République Démocratique du Congo fait face à l'activisme des groupes armés nationaux et étrangers depuis près de deux décennies déjà. Ces dernières semaines, la rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines et Kinshasa a clairement accusé Kigali de soutenir cette rébellion.

Depuis plusieurs semaines, des manifestations sont organisées en RDC pour demander la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda. Mardi encore, quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant le ministère des Affaires étrangères à Kinshasa pour demander l'expulsion de l'ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega. Celui-ci avait été récemment convoqué pour recevoir une mise en garde « sévère », selon les autorités congolaises.

Les relations entre Kinshasa et Kigali sont tendues depuis le génocide au Rwanda en 1994, avec l'arrivée massive en RDC de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi, chaque pays s'accusant mutuellement de soutenir des groupes rebelles antagonistes. Elles s'étaient apaisées après l'arrivée au pouvoir, début 2019, de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.

Clément MUAMBA