La capitale gabonaise a été le théâtre d’une conférence majeure consacrée à la criminalité environnementale et au conflit homme-faune, un enjeu crucial pour la préservation de la biodiversité en Afrique centrale. L’événement a réuni des décideurs politiques, des chercheurs et des acteurs de la conservation, offrant une plateforme d’échanges sur les stratégies à adopter pour une coexistence harmonieuse entre les communautés et la faune sauvage.
Le Centre pour la recherche forestière internationale (CIFOR) et le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) y ont présenté les résultats de leurs travaux menés dans la sous-région.
« Nous avons concerté les acteurs forestiers et identifié les thématiques prioritaires, aussi bien écologiques que sociales. Sur cette base, nous avons financé 26 projets, impliquant 26 post-doctorants, un doctorant et 91 étudiants de master », a précisé Richard Sufo, chercheur et coordonnateur du programme.
Ces recherches, centrées sur le conflit homme-faune, visent à guider les politiques publiques et à proposer des solutions innovantes.
« Nous ne pouvons pas faire de conservation sans tenir compte des préoccupations des populations vivant autour des aires protégées. La durabilité passe par leur implication réelle et l’intégration des connaissances locales aux solutions scientifiques », a souligné Abdon Awono, expert au CIFOR-ICRAF.
Des rapports stratégiques pour orienter les politiques environnementales
Le CIFOR-ICRAF a profité de cette conférence pour présenter l’édition 2025 du rapport de l’Observatoire des Forêts d’Afrique Centrale (OFAC), intitulé « État des forêts d’Afrique centrale, mise en œuvre des conventions internationales sur l’environnement ». Le document dresse un bilan mitigé de l’application des engagements environnementaux par les États de la région.
« Les pays d'Afrique centrale essayent de mettre en œuvre, mais ce n’est pas uniforme. Les obligations ne sont pas toutes remplies », a résumé Richard Aba’a Atyi, conseiller stratégique au CIFOR.
De son côté, la COMIFAC (Commission des Forêts d’Afrique Centrale) a dévoilé l’ébauche de son rapport sur l’état des aires protégées, dont la publication est prévue avant la COP 30 à Belém. L’objectif : recueillir les recommandations des parties prenantes pour affiner ce document stratégique.
Un engagement renouvelé pour la recherche scientifique
La mission du CIFOR-ICRAF à Libreville a également permis d’obtenir le soutien du Ministre gabonais de l’Enseignement Supérieur pour l’organisation, en novembre prochain, d’un colloque scientifique international consacré au programme RESSAC. Financé par l’Union européenne, ce programme soutient 27 projets de recherche appliquée dans 11 pays d’Afrique centrale, renforçant la coopération scientifique régionale.
Enfin, un atelier de renforcement des capacités en gestion et analyse de données a été organisé au profit de doctorants venus de plusieurs pays de la sous-région. Une initiative saluée par les participants, qui y voient un moyen d’améliorer la qualité de leurs recherches et de contribuer davantage à la conservation des écosystèmes africains.