Les questions liées à la participation des femmes dans la sphère politique défraie la chronique en République démocratique du Congo. Sur les 500 sièges prévus seul 160 femmes sont représentées à l'hémicycle de l'assemblée nationale . Pour faire valoir le bien fondé de leur lutte , le mouvement rien sans les femmes a organisé ce mardi 26 avril un atelier d'échange qui a réuni les élus nationaux et provinciaux, les cadres de la société civile ainsi que les leaders des partis politiques.
L'objectif de cet atelier était tout d'abord d'identifier le blocage qui justifie la faible participation des femmes aux postes nominatifs mais aussi de les pousser à embrasser une carrière politique .
Plusieurs points ont été relevés notamment sur le processus de recrutement des candidates, la question du financement des campagnes qui relie le problème de remboursement de la caution pour les femmes qui ont échoué, les avantages pour des femmes qui excellent, la lutte contre la corruption et l'accès au média.
S'en est suivi une session de questions-réponses entre les intervenants et participant mais aussi des recommandations qui ont été soumises aux parlementaires particulièrement sur le respect de la parité 50/50 prôné par la constitution en son article 14 ainsi que la prise en compte de la participation des femmes vivant avec handicap afin que ces plaidoyers soient transmis aux autorités compétentes et soient débattus au cours des différentes plénières pour trouver gain de cause .
Fifi Kandolo est coordinatrice d'Action femme de valeur, elle a pris part à cette activité et insiste sur la participation accrue des femmes en politique.
" L'Etat des lieux par rapport à la participation de la femme dans les instances de prise de décision dans notre pays laisse à désirer. Nous avons échangé autour des réformes à apporter dans la loi électorale en faveur de l'égalité homme - femme," explique Mme Kandolo tout en poursuivant sur les challenges rencontrés par les femmes.
"La femme qui évolue dans différents parti politique ne se retrouve pas aligné sur les listes qui sont présentées lors des élections. Il a été également question de regrouper les opérations politique , les cadres de la société civile, les députés nationaux qui votent des lois à l'Assemblée nationale pour qu'ils puissent récolter les différentes propositions que nous avions eu à faire quant à la participation de la femme qui est majoritairement représenté au niveau des partis politiques mais elle est moins élue et elle n'a pas la capacité de pouvoir payer les cautions exorbitants pour battre campagne," déplore la coordinatrice d'Action femme de valeur.
"Nous avons fait des recommandations pouvant aider à ce que la femme puisse lors des prochaines élections être représentées de manière à ce qu'elle arrive à défendre les problèmes qui concerne la femme elle même, " conclut-elle.
Était également présente, Irène Bahati médecin expert en santé publique et experte en genre. "Dans l'organisation que je coordonne je me bat pour le respect de l'article 14 de la constitution qui prône la parité mais aussi sur la loi électorale qu'on est entrain de modifier et qui avait voulu violé les droits liées à la participation de la femme au processus électoral . Et ce, relativement à la résolution 1325 qui préconise un partage équitable c'est à dire si un parti politique a 10 candidats il doit y avoir 5 hommes et 5 femmes mais aussi tenir compte de la représentativité de la jeunesse . Nous avons aussi un problème de caution. Il y a des femmes qui ont un esprit de leadership mais faute de moyens elles ne savent pas s'en sortir. Nous ne voulons pas que chacun vienne avec sa caution pour postuler mais il faut que les cautions soient présentées sous forme des listes de parti politique afin de faciliter aux femmes qui aspirent à la politique de battre campagne."
Prenant part à cet atelier, les hommes parlementaires ont évoqué la question de la méritocratie féminine pour occuper les postes de prise de décision .
"Ma présence se justifie par le soucis que je porte, celui de promouvoir la participation de la femme aux processus électoral," explique le député national Bayebundila Ruphin élus de la commune de Kimbanseke qui poursuit sur le qu'aujourd'hui il est important de promouvoir un processus inclusif qui tienne compte de la participation de la femme mais aussi des personnes vulnérables," explique M. Bayebundila.
"Les recommandations sont allées beaucoup plus dans le sens de plaider pour plus d'égalité, la formule consacrée c'est la parité. Les femmes veulent que la parité soit plus réelle et concrète, qu'on dépasse les 30% prévu par l'ancienne loi électorale. Qu'il y ait un peu plus de femmes dans les listes électorales mais ce combat portera des fruits si seulement cette femme mérite et si elle est compétitive sur le terrain . Il faut également que les partis politiques s'impliquent dans la promotion de la candidature féminine, " a-t-il recommandé.
Initié par le mouvement rien sans les femmes avec l'appui de l'ambassade de Suède, le CAFCO et la CEJP Cenco , cette rencontre fait suite au projet TUFAULU PAMOJA (Réussir Ensemble) qui vise à amplifier la voix de la femme congolaise pour une plus grande participation aux instances de prise de décision et mécanisme de paix.
Grâce Guka