Gestion et exploitation de l’hôpital Jason Sendwe : un collectif des mouvements citoyens et des ONGDH saisissent le Premier ministre pour demander la disqualification du marché obtenu par « Daplus 2000 » de Shabeer Nellikode

L’hôpital Jason Sendwe de Lubumbashi
L’hôpital Jason Sendwe de Lubumbashi/Ph. droits tiers

Dans une correspondance adressée ce lundi 25 avril au Premier ministre, Sama Lukonde Kyenge, un collectif des mouvements citoyens et des ONG des droits de l’homme réunis au sein de la composante jeunesse de la société civile, exigent la disqualification de « Daplus 2000 », qui a gagné le marché relatif à l'appel d'offres de concession de gestion et exploitation de l’hôpital Jason Sendwe de Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga lancé le 3 mars dernier par le gouvernement.

La société Daplus 2000 appartient à Shabeer Nellikode, qui vit à Abu Dhabi. D’après ces mouvements citoyens et ONGDH, ce dernier ne remplit pas les critères nécessaires pour se procurer ce marché.

« Motivées par le souci de voir réussir votre programme sur l'amélioration des conditions des vies des Congolais, à travers la bonne gouvernance au sein de nos entreprises et établissements publics ; Nous, organisations de la société civile soussignées, sommes très inquiètes de l'attribution du contrat de concession de gestion et exploitation de l'hôpital Jason Sendwe de Lubumbashi, à Shabeer Nellikode pourtant fugitif à Abu dhabi pour fraude financière », peut-on lire dans cette correspondance.

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Ces mouvements citoyens disent solliciter l'implication et l'intervention personnelle du Premier ministre en vue de sauver l'hôpital Jason Sendwe pour « diverses raisons ».

« C'est notamment le fait que Shabeer Nellikode, étant fugitif, a fui dans son pays à cause de sa mauvaise gestion et des problèmes financiers. Mais aussi, son hôpital universel d'Abu Dhabi a fermé ses portes depuis 2019 en raison des problèmes financiers. Déjà le ministère de la Santé d'Abu Dhabi a confirmé que suite à une demande de son propriétaire, l'Universal Hospital a été autorisé à fermer depuis 2019. Tous les patients ont été transférés rapidement vers des hôpitaux alternatifs et ont reçu un soutien total pour la transition de leur traitement. Une source informée à l'hôpital a déclaré qu'ils avaient cessé d'accepter des patients hospitalisés depuis la semaine dernière », précisent les mouvements citoyens et ONG des droits de l'homme signataires de cette lettre.

 Et d’ajouter :

« Il est entendu que plus de 500 membres du personnel de cet hôpital sont confrontés à l'incertitude en raison de la fermeture soudaine de l'hôpital. Certains ont déclaré que leurs salaires n'avaient pas été payés depuis des mois. Un médecin qui a rejoint l'hôpital il y a quelques années a déclaré qu'il n'avait pas non plus été payé pendant des mois. Comment peut-on confier à une personne comme ça la gestion de l’hôpital JASON SENDWE ? ».

Par ailleurs, ces organisations indiquent que toutes ces informations sont publiées par des médias sérieux d’Abu Dhabi, tout en l’illustrant par un lien d’un média crédible d’Abu Dhabi (https://gulfnews.com/amp/uae/health/universal-hospital-in-abu-dhabi-shuts-down-1.1567713281718). Elles dénoncent, toutefois, la mauvaise foi de Monsieur Shabeer Nellikode qui, selon elles, est en train de payer tous ces médias d’Abu Dhabi pour qu’ils suppriment ces informations de leurs sites respectifs. Ces organisations de la société civile soucieuses du développement de leur « beau et cher pays », la RDC,  refusent d’être, disent-elles, la risée de tous.