La Voix des sans voix pour les droits de l’homme (VSV) s’est indignée des restrictions faites à Martin Fayulu lors de sa tournée politique dans la province de l’Equateur où il est arrivé le samedi 9 avril dernier. Ces restrictions sont l'œuvre du gouverneur de l’Equateur, Bienvenu Boloko Bolumbu, dit la VSV.
Le gouverneur aurait interdit “aux vendeurs d’essence communément appelés « Kadafi » de vendre de l’essence aux motocyclistes qui devraient se rendre à l’aéroport national de Mbandaka, samedi 9 avril 2022, pour accueillir Martin Fayulu”
« Cet état des choses a occasionné ainsi une pénurie de l’essence et la hausse du prix de la course par moto dans la ville de Mbandaka. Il sied de souligner qu’avant l’arrivée de Martin Fayulu, le gouverneur de la province de l’Equateur aurait également demandé au commissaire provincial a.i de la police nationale congolaise d’interdire son accueil à Mbandaka où il avait prévu de tenir un meeting populaire », explique la VSV dans un communiqué ce mardi 12 avril.
Selon l’ONG, « une forte pression aurait été exercée par le Gouverneur de l’Equateur sur les propriétaires de gros camions loués par les militants et partisans de Martin Fayulu de refuser de transporter ces derniers pour accueillir leur leader ».
Fayulu a tenu son meeting le samedi à son arrivée à Mbandaka. Mais son voyage le lendemain à Bikoro a été perturbé par une nouvelle restriction.
« Chemin faisant, ils ont été surpris de constater qu’un pont situé dans le secteur de Zelanga, sur l’axe Mbandaka-Bikoro, a été détruit et démonté par des jeunes gens qui auraient reçu des instructions des autorités locales sur ordre du gouverneur de la province de l’Equateur dans l’objectif d’empêcher Martin Fayulu d’atteindre le territoire de Bikoro-Centre, localité située à 128 km au sud-ouest de Mbandaka. Cette situation a bloqué l’avancée du cortège de Martin Fayulu qui a été contraint de rebrousser chemin vers Mbandaka le même jour », renseigne la VSV.
Dans plusieurs vidéos sur la toile, les proches de Martin Fayulu ont dénoncé une “destruction méchante sur ordre du gouverneur Bobo”.
La VSV qui rappelle que le droit de manifester pacifiquement et la liberté de circuler librement consacrés par les lois du pays, appelle à une « enquête urgente pour rechercher les personnes ayant détruit et démonté les planches dudit pont » empêchant ainsi toute circulation des personnes et de leurs biens. Elle a, en outre, invité à mettre un terme à l’instrumentalisation des jeunes pour des intérêts partisans.
La VSV a affirmé qu’entre 2021 et 2022, le Gouverneur Bienvenu Boloko s’est distingué par des actes d’intolérance politique et des violations des droits humains caractérisés par les brutalités suivies d’interpellations et arrestations arbitraires des journalistes, défenseurs des droits humains et activistes pro-démocratie, députés provinciaux, manifestants pacifiques sans que le gouvernement congolais ne l’interpelle sur ces faits.
Fonseca MANSIANGA