Procès sur l’assassinat de deux imams à Beni: six prévenus ont comparu mardi en présence de la communauté musulmane

Les présumés assassins de l'imam cheikh Ali Amin tué en mai 2021 à Beni
Les présumés assassins de l'imam cheikh Ali Amin tué en mai 2021 à Beni

Le procès des présumés assassins des deux imams s'est poursuivi mardi 22 mars devant le tribunal militaire garnison de Beni. Les audiences se tiennent à l’esplanade de l’hôtel de ville où trois tentes aux couleurs de l’armée congolaise ont été installées pour la circonstance.

L’audience de ce mardi était particulière, elle a connu une présence des membres de la communauté musulmane et des centaines de curieux. 

À la barre, six prévenus ont comparu dont Assani Umari, Kiza Idrissa, Paluku Masinda, Kakule Kapalay et Shungwendimana Aline de nationalité burundaise, poursuivis notamment pour participation au mouvement insurrectionnel ADF, terrorisme et attentat.

Les prévenus Assani Umari et Kiza Idrissa, des cousins, qui auraient été recrutés par la ruse depuis Uvira au province du Sud-Kivu, ont été confrontés au prévenu Paluku Masinda.

Selon le ministère public, c’est le prévenu Paluku Masinda, un taxi-moto de Butembo très connu qui avait recruté les deux prévenus cousins et les a amenés dans le maquis des combattants ADF.

Dans leur dépositions, ces deux originaires de Uvira ont laissé entendre qu’ils étaient en contact au téléphone avec le prévenu Paluku Masinda qui les avaient appelés dans la ville de Butembo afin d’y suivre une formation coranique. Pour leur voyage de Uvira jusqu’à Butembo, les prévenus Assani Umari et Kiza Idrissa avaient reçu via le transfert mobile 120 mille FC et 40 dollars de la part du prévenu Paluku Masinda. Ce que ce dernier a nié devant le tribunal.

Arrivés à Butembo, les deux originaires du Sud-Kivu étaient conduits à Kavasewa, dans la chefferie des Bashu (territoire de Beni), où ils avaient rejoint un chef ADF du nom de Hamidu. C’est là qu’ils ont connu le maquis des rebelles ougandais ADF jusqu’à leur reddition.

Entendue aussi par le tribunal, la prévenue Shungwendimana Aline de nationalité burundaise a indiqué qu’elle avait rejoint le maquis des ADF par la ruse. Selon elle, c’est son mari qui lui avait demandé de venir au Congo, précisément dans la ville de Butembo pour assister aux obsèques de son frère. Afin de faciliter sa mobilité sur le sol congolais sans être inquiétée par les services de sécurité, une carte d’électeur au nom de Ndaisaba Aminata Aline lui avait été attribuée.

Alors que le couple se rendait de Goma à Butembo, le mari aurait été enlevé, et l’épouse était contrainte de rejoindre la ville de Butembo sans son mari. Son arrestation était intervenue alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’hôtel où elle logeait pour rejoindre le maquis des rebelles ougandais ADF.

C’est la deuxième audience dans le dossier opposant le ministère public contre les présumés assassins des imams Ali Amin et Djamali tués en mai 2021 à Beni. L’audience a été suspendue et reprend mardi prochain.

Yassin Kombi