Atelier d'échanges sur la lutte contre la corruption en RDC : les participants proposent des pistes aux autorités pour combattre ce fléau et recommandent aux citoyens d’exiger la redevabilité de la part des mandataires

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Un groupe des participants à l'atelier d'échanges multi-acteurs sur la lutte contre la corruption en RDC. Ph. ACTUALITE.CD

L’Observatoire d’Etudes et d’Appui à la Responsabilité Sociale et Environnementale, (OEARSE) de Lubumbashi, la coalition le Congo n’est pas à vendre (CNPAV) et Resource Matters (RM, Belgique), avec l’accompagnement technique et financier du projet « Développement économique Intégré du Secteur Minier (DISM) » de la Coopération Allemande (mise en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, GIZ) ont organisé, du 15 au 16 mars, un Atelier d’échanges multi acteurs sur la lutte contre la corruption en RDC.

Cet atelier a connu la participation des acteurs de la Société civile, des mouvements citoyens, des Médias, des parlementaires,  des organisations internationales ainsi que la présence des experts de la Cour des comptes, de l’ODEP et des organisations citoyennes.

Les participants ont relevé le fait que la corruption continue à gangrener la vie publique et à caractériser les institutions publiques congolaises et constitue un véritable fléau pour les recettes publiques. 

Bien plus, le Gouvernement a fait de la lutte contre la corruption une de ses principales priorités alors que sur terrain, les résultats sont encore limités. L'absence de séparation entre les ressources publiques et privées et les détournements de fonds qui en découlent, ainsi que le clientélisme à grande échelle, permettent à certains décideurs d’abuser de leurs pouvoirs pour influencer l’utilisation des fonds au profit de leurs clients ou à leurs intérêts privés.   

La société civile en RDC est un acteur crucial dans le cadre du développement politique et économique du pays et elle a pu contribuer à plusieurs processus de changement vers une meilleure gouvernance notamment dans le cadre du secteur minier. Elle a donc le potentiel de renforcer son rôle et son action pour mener les autorités vers plus de transparence et de redevabilité  par l’exercice d’ un contrôle citoyen permanent.

A l’issue de deux jours des travaux les participants appellent les autorités à tout mettre en œuvre pour combattre efficacement la corruption et aux citoyens d’exiger la redevabilité de la part des mandataires à travers notamment les éléments ci-après :

- Le respect des règles de passation des marchés publics; 
- La publication de tous les contrats publics; 
- La réhabilitation de la cour des comptes pour que cette dernière puisse jouer pleinement son rôle. En outre la Cour des comptes doit rendre public tous ses rapports;
- La dotation et le renforcement des institutions étatiques des contrôles des outils modernes et des moyens efficients pour qu’elles exercent pleinement leurs rôles;
- La Transparence doit caractériser tous les secteurs de la vie publique; 
- La société civile doit mutualiser tous ses moyens et travailler en synergie pour lutter contre la corruption;
- La justice doit être réhabilitée et dotée des moyens conséquents pour jouer pleinement son rôle.

Les participants ont en outre élaboré des stratégies pratiques d’actions en vue d’une part de renforcer leurs collaborations mutuelles et de sensibiliser la population pour son implication dans la lutte contre la corruption. Une attention particulière a été accordée aux questions des biens mal acquis ainsi qu’à la mise en place d’un plan d’action intégrée en vue de poursuivre les efforts des acteurs pour lutter contre la corruption et ainsi accroître la mobilisation des recettes publiques.

Jordan MAYENIKINI