Kakobola : des avancées techniques sur le terrain, mais le scepticisme grandit face à la longue attente

Les travaux du projet hydroélectrique de Kakobola progressent dans la ville de Kikwit et  sur le territoire d’Idiofa, avec plusieurs étapes techniques déjà franchies, selon les dernières informations recueillies sur le terrain.

À Kikwit, les équipes techniques ont repris la connexion des abonnés triphasés, une étape cruciale avant le chargement de la ligne. En parallèle, les câbles tombés lors des vents violents de la saison des pluies sont en cours de remplacement. Des techniciens spécialisés sont également arrivés pour intervenir sur le relais, un système de protection indispensable contre les courts-circuits dans chaque sous-station.

Du côté d’Idiofa, les travaux se poursuivent sur plusieurs fronts. Le tirage des câbles basse tension (BT) et moyenne tension (MT) est en cours, tout comme les travaux de génie civil à la sous-station. Sur les 924 poteaux BT prévus, 859 ont déjà été implantés, avec une clôture imminente de cette phase. En ce qui concerne le tirage des lignes, 12,5 km de MT sur 16 km et 56 km de BT sur 66 km ont déjà été exécutés, soit des écarts restants de 3,5 km pour la MT et 10 km pour la BT.

La connexion des abonnés triphasés et monophasés à Idiofa devrait débuter sous peu. À Aten, le tirage des lignes BT est en cours, en attendant l’installation de l’éclairage public. Au km 622, les lignes MT et BT sont déjà tirées, et la phase de connexion des abonnés est imminente.

Malgré ces avancées, l’impatience et la frustration gagnent une partie de la population locale, notamment à Kikwit, où les habitants attendent toujours l’arrivée effective du courant.

"La promesse est ancienne. On est fatigués, on est sceptiques. On promet, on promet, ça ne vient pas. Finalement, faut-il continuer à avoir de l’espoir ? C’est une situation anormale. On ne va pas continuer à nous mentir", a déclaré un habitant interrogé sur le boulevard National.

Une vendeuse renchérit en évoquant de nombreuses annonces non tenues.

"Nous vendons des vivres, mais ça pourrit faute d’électricité. On prend en location des groupes électrogènes, mais les propriétaires ont trop de caprices. On a espéré avoir le courant comme annoncé le 30 juin, c’est passé, bientôt c’est le 30 juin d’une autre année. Pensez à nous, s’il vous plaît", a-t-elle indiqué.

En mai dernier, le Conseil des ministres avait pourtant assuré que le projet avait atteint l’étape finale. Le ministre de l’Énergie avait annoncé la signature d’un arrêté interministériel fixant un tarif provisoire de commercialisation de l’électricité produite. Le ministre des Finances avait, quant à lui, été instruit de débloquer les fonds nécessaires à l’achèvement des travaux.

Jonathan Mesa