RDC : pour le Nouvel Élan de Muzito, les trois ans de Félix Tshisekedi se caractérisent par l'affairisme et l'amateurisme au sommet de l'État

Photo/ Droits tiers
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Le président Félix Tshisekedi a totalisé, ce lundi 24 janvier, trois ans au pouvoir depuis sa prestation de serment en 2019 devant la Cour Constitutionnelle pour sa prise des fonctions à l’issue des élections du 30 décembre 2018. Dans le microcosme socio-politique congolais des réactions ne cessent de tomber en ce grand jour de l'histoire politique de la République Démocratique du Congo.

Si pour certains il y a quelques points positifs à tirer, pour d'autres ce n'est pas le cas. Au Nouvel Elan d'Adolphe Muzito, les trois années de Félix Tshisekedi à la tête du pays se sont caractérisées par l'affairisme et l'amateurisme au sommet de l'État.

« Les trois années passées à la tête de notre pays par Monsieur Tshilombo peut se caractériser où se résumer par deux caractéristiques, je cite : l'affairisme et l'amateurisme au sommet de l'État. Pour étayer cela, je peux commencer sur le plan politique déjà, vous le savez très bien que son pouvoir est un pouvoir illégitime puisque n'ayant pas acquis la bénédiction de notre peuple. Ce qui fait qu’il n'a pas pu apporter un programme aussi ficelé, un programme qui requiert la bénédiction de notre peuple parce que le peuple n'avait pas choisi ça. Conséquence, on constate un cafouillage dans l'espace politique, l'État, les institutions sont désacralisées, l'État n'a plus son autorité, l'État n'a plus de valeur, il suffit de voir ce qui se passe entre les conseillers de la présidence qui s'attribuent le pouvoir des institutions notamment le gouvernement donc c'est pour vous montrer que les institutions ont perdu, ont été désacralisées. Sur le plan sécuritaire, vous aviez remarqué que malgré la persistance de l'état de siège, l'insécurité dans la partie est de notre pays continue à battre son plein. Les Congolais et Congolaises continuent à mourir, le peuple voulait qu'il y ait alternance en 2018 pour que notamment la situation de l'insécurité puisse prendre fin de manière à nous permettre de vivre la souveraineté de sécuriser nos frontières mais malheureusement c'est le contraire qui se vit dans cette partie de notre pays », déplore Blanchard Mongomba, Secrétaire Général du parti politique Nouvel Élan au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD ce lundi 24 janvier.

Sur le plan social et même économique, il dit constater que malgré quelques avancées dues aussi à la situation au niveau mondial avec les cours des minerais, il y a quand même un accroissement sur le plan du PIB. Au niveau de l'économie, il constate que le panier de la ménagère n’a pas évolué.

« En 2011-2012 lorsque l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito quittait la primature, il nous a laissé avec un budget de 3 milliards 600 millions USD. Il avait laissé une enveloppe globale pour le paiement des fonctionnaires qui est évaluée à 1 million 500 personnels. L'enveloppe était de plus au moins 1 milliard 500 mille USD pour les fonctionnaires. Aujourd'hui, en 2022, le budget présenté par Sama Lukonde montre qu'il y a la capacité à mobiliser ou l'enveloppe pour les fonctionnaires à doubler on est à 3 milliards aujourd'hui avec le même nombre des fonctionnaires de plus au moins 1 million 500 mille mais le salaire n'a pas suivi. Le professeur de l'université touchait à l'époque d’Adolphe Muzito un salaire estimé ou évalué en franc congolais si on évalue à 2000 USD mais aujourd'hui le même professeur cette même enveloppe qu'il percevait qui représentait 2000 USD aujourd'hui ça représente 1400 USD ça montre que l'enveloppe globale a augmenté malheureusement le personnel, les professeurs lui-même n'a pas vu son salaire être doublé, c'est pour vous montrer que contrairement à ce qui présente comme on veut combattre la corruption mais il y a des détournements et la corruption qui continuent à caractériser une fois de plus le régime de Monsieur Tshilombo, regarder le dépassement budgétaire au niveau de la présidence, ça vient de confirmer ce que nous disons tout à l'heure », a-t-il ajouté.

Les élections de décembre 2018 ont consacré la première alternance politique et pacifique en RDC où un opposant (Félix Tshisekedi) avait battu le candidat du pouvoir en place. Toutefois, cette victoire de Félix Tshisekedi est contestée par une autre frange de la classe politique qui estime qu'il n'était pas le vrai vainqueur mais plutôt Martin Fayulu.

Cette tendance a toujours affirmé que Tshisekedi a été proclamé Chef de l'État par la volonté de Joseph Kabila, avec qui il avait signé un accord de gestion. Accord qui a été rompu deux ans après que Félix Tshisekedi a pris le contrôle de tous les leviers du pouvoir, bousculant ainsi son allié Joseph Kabila à l'opposition.

Clément Muamba