Viols collectifs à Kasapa : « les survivantes méritent une meilleure justice et de meilleurs soins » (Human Rights Watch) 

Photo/ Droits tiers
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Le procès concernant les viols collectifs des femmes à la prison de la Kasapa a laissé un sentiment de déception et de travail inachevé à certaines survivantes. C’est ce que souligne l’ONG internationale HRW, dans un article publié sur son site officiel. 

Une survivante a également confié, « c'est une façon de nous abandonner, car ces détenus sont déjà condamnés et vivent misérablement en prison. L'État doit faire face à sa responsabilité. »

En effet, le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi a rendu son jugement ce 19 janvier.  Les 10 prévenus ont été condamnés à une peine de 15 années de servitude pénale avec paiement d'une amende de 800.000 FC. S'agissant des intérêts civils, le Tribunal a condamné les prévenus à 5 000 dollars chacun pour  dommages et intérêts. 

Ceci dit, aucune sanction n’a été prononcée à l’égard des autorités congolaises ainsi que celles de la prison. Me Christelle Tshiamala, avocate d’une plaignante avait sur Actualité.cd " Je ne suis pas satisfaite du verdict. Lorsque nous avons présenté nos moyens de défense, nous avons voulu que la RDC soit tenue civilement responsable. Ces émeutes se sont passées en prison. Quand quelqu'un est détenu, il a droit à la vie, il a droit à la sécurité et si quelque chose lui arrive, c'est la RDC qui doit être tenue civilement responsable et à ce niveau, le tribunal n'a pas été de notre côté". 

Les faits remontent à septembre 2020. Des émeutes caractérisées par une tentative d’évasion avaient été observées à la prison centrale de Kasapa où plus d’une dizaine de détenus avaient incendié plusieurs locaux, laissant par ce fait les femmes sans abri, partageant le même enclos que les détenus de sexe masculin.

Certains détenus ont saisi cette occasion pour abuser sexuellement de manière collective des pensionnaires femmes. Les victimes étaient au nombre d’environ 60 selon Human Right Watch (HRW) et une centaine selon l’ONG GANVE. Les audiences se sont ouvertes le 28 octobre 2021, soit plus d'une année après les faits.

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Prisca Lokale