Etat de siège: la criminalité urbaine est en hausse à Goma, un autre jeune tué en l’espace de deux jours 

ACTUALITE.CD

24 heures seulement après l'assassinat de l'artiste musicien, Black’s Balume dont le corps a été retrouvé dimanche, flottant sur les eaux du lac Kivu, et ce, deux jours après son enlèvement, un autre jeune a été tué par balles, le soir de lundi 17 janvier 2022, au quartier Himbi (commune de Goma). Selon le chef de quartier Himbi, Mutete Mwenyemali, la victime s'appelle Yves Kitoka. Il a été surpris avec son petit frère et sa tante maternelle par des bandits armés qui étaient sur une moto. Ces derniers ont commencé par les dépouiller de tout ce qu'ils avaient avant de tirer sur le jeune Yves, qui avait défendu la veille son mémoire à l'université libre de Bujumbura, extension de Goma. 

« Les faits se sont déroulés sur avenue du 30 juin. Yves, son petit frère et sa tante maternelle rentraient à la maison, vers l’hôtel Lusangi. Trois bandits armés qui étaient sur moto ont surgi devant eux et les ont dépouillés de tout. Argent, téléphone et autres bien ont été ravis par ces bandits. Après, ils ont tiré sur Yves et se sont volatilisés dans la nature. Nous demandons l'organisation des patrouilles militaires et policières dans ce coin parce que depuis un temps, les habitants sont victimes des cas de vols nocturnes », a dit à ACTUALITE.CD le chef de quartier Himbi, Mutete Mwenyemali. 

Ce énième cas de meurtre inquiète le conseil communal de la jeunesse de Goma. Son Président, Jules Ngeleza appelle les autorités de l’état de siège à retrouver les meurtriers de Yves et de Black’s afin qu'ils soient punis sévèrement. 

« Nous ne comprenons pas comment les vies des jeunes sont fauchées comme ça ces derniers temps. En l'espace de 24, nous perdons deux jeunes ambitieux suite à l’insécurité. Nous exigeons des enquêtes et que les auteurs soient retrouvés et sanctionnés », a pour sa part dit Jules Ngeleza. 

Depuis le début de l'année 2022, plusieurs cas d’insécurité dont des vols nocturnes, des Kidnappings et autres sont enregistrés ces derniers temps dans la ville volcanique, malgré l’état de siège en vigueur depuis mai dernier. Certains acteurs politiques continuent à exiger la fin de cette mesure exceptionnelle décrétée au Nord-Kivu et en Ituri. 

« Quel serait le sens à accorder à cet état de siège alors que les gens continuent à mourir à Goma, Beni et partout ailleurs ? Il faut mettre à la disposition des autorités de l’état de siège des moyens afin de leur permettre de bien sécuriser la population et ses biens. Ou carrément, mettez fin à l’état de siège, concentrez plus d'efforts sécuritaires là où la situation est grave comme Beni et Irumu » propose Yannick Ramazani, acteur politique, membre du parti Nouvel Elan à Goma. 

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant général Constant Ndima a ramené l'heure de la fin de la circulation des motos à Goma de 19h à 20h locales. Il explique cela par l’amélioration de la situation sécuritaire dans la ville, d’après lui. Le couvre-feu reste maintenu de 22h à 5h du matin. 

Jonathan Kombi, à Goma