Chaque 25 novembre, débutent les 16 jours d’activisme pour lutter contre les violences faites aux femmes et les violences basées sur le genre. C’est une occasion pour tout le monde de lever la voix sur les questions liées aux violences sexuelles. Pendant cette période, des témoignages affluent de part le monde pour relater et surtout dénoncer les violences dont sont victimes les femmes. Le Desk Femme d'Actualité.cd vous propose de découvrir ce texte Linda J. Bauma, autrice et défenseure des droits des femmes.
"Pour ma part, certains témoignages et certaines rencontres ont marqué ma vie. La rencontre d’une femme dans un village à 34 km de Goma, en RDC, qui a été violée à maintes reprises par des hommes armés, lors de l’attaque de son village. Rejetée par son époux et sa famille. Seule, sans dignité, elle doit réapprendre à vivre dans cette société qui la juge constamment," explique l'auteure à propos des raisons qui l'ont motivée à écrire son texte.
Et de poursuivre sur l'impuissance de certaines femmes face aux abus et à l'impunité.
Les pleurs d’une mère qui dans un hôpital pleure parce qu’un membre de sa famille a abusé de sa fille. Impuissante et sans aide, elle devra accepter ce fait puisque les problèmes de familles ne se gèrent point devant un tribunal.
Les femmes de la prison de Kapasa dont on ignore les cris lancés à travers les journaux. Elles ont été violées, elles sont malades, ont besoin de prise en charge, mais leur voix s’étouffe tel un cri lancé dans le désert.
Cette dame, qui vivait dans la terreur à Bamako, la terreur que sa petite fille d’à peine 6 ans se fasse exciser. Parce qu’au Sahel, l’excision concerne une femme sur trois, et les ainées doivent perpétuer les traditions, par ignorance ou vengeance, je l’ignore. Ce qu’elles ignorent, est qu’elles participent à la perpétuation des violences sexuelles et à la destruction des femmes dans leurs communautés.
Le point commun entre ces témoignages se retrouve dans le fait qu’aucune justice ne leur a été rendue. Seule la justice peut réparer cet échec collectif vécu silencieusement dans nos sociétés. Seule la justice peut limiter ces exactions. Seule la justice peut protéger ces milliers des femmes qui étouffent leurs cris pour préserver leur dignité.
"Pour les 16 jours d’activisme, j’utilise ma plume pour reparler de ces douleurs ressenties par chacune de ces femmes. En tant que femme, je ne peux imaginer leur souffrance, rien que de l’imaginer, une douleur me transperce. Alors j’écris pour aider le monde à prendre conscience, je cris ma peine sur une feuille de papier et j’espère que ce texte interpellera au moins une personne," conclut Linda J. Bauma.