Musique-Slam : la sortie de l’album « Molimo » de Peter Komondua annoncée en février 2022

Peter Komondua, artiste musicien
Peter Komondua, artiste musicien

Le 22 février 2022, c’est la date choisie pour présenter officiellement l’album slam dénommé « Molimo », le deuxième de l’artiste slameur-poète Peter Komondua. Dans cette nouvelle aventure, il a ressorti ce qu’il a pu glaner après l’examen de son âme. Il sera question d’un moment d’introspection qui invite chacun à l’exercice d’examen de son âme. Le single qui annoncera l’album sera lancé en décembre par effet surprise.

« Molimo » est un album slam mais avec d’autres affluences qui viendront embellir l’oralité. Il est essentiellement écrit en français mais met en valeur d’autres langues sortant des 4 points cardinaux du territoire congolais avec du Lingala, du Ngwandi, du Ngombe. C’est aussi pour toucher aux sensibilités des uns et des autres. L’album sera mis en digital dans les prochains jours pour commencer la prévente. Des concerts seront organisés par la suite, après son dévoilement, pour sa présentation devant le public.

« Il n’y a pas un message global en soi parce qu’avant tout, il s’agit d’un examen de l’homme, c’est-à-dire plus on grandit plus on prend conscience, plus on essaye de revenir sur des choses et plus on a besoin de partager son expérience, sa façon de voir le monde, sa façon de dire le monde, sa façon d’approcher le monde. Ça évolue avec le temps aussi parce qu’à chaque fois, on se remet en question, à chaque fois, on prend d’autres armes pour affronter des réalités qui persistent, qui ne changent pas. Il s’agit de dire les choses par rapport à mon évolution, selon l’âge et selon l’expérience dans le temps », a affirmé Peter Komondua à ACTUALITÉ.CD.

Peter traduit le titre « Molimo » comme âme en Lingala, ce qui signifierait également esprit. Malgré cela, il dit vouloir toucher le côté immatériel de l’homme.

« Pour moi, c’était juste question d’évoquer l’immatérialité de l’homme, à quel endroit il se situe. Je pense que pour beaucoup, l’homme se situe à l’endroit de son immatérialité, à l’endroit de l’insaisissable, c’est ce qui permet même la fluidité, la capacité de l’homme à être multiple et à être intemporel, à être à la fois dans le passé, dans le présent et aussi dans le futur. Il s’agit bien d’un examen de l’âme mis en évidence dans le projet », a-t-il ajouté.

Molimo, un projet entre l’utopie, le devoir de mémoire et la sensibilisation pour le climat.

Le nouvel album de Peter Komondua contient, pour l’instant, 10 titres, mais d’autres peuvent être ajoutés ou retirés d’ici février 2022. Il aura différentes connotations, avec des sons utopiques, historiques ou celui sur la sensibilisation pour la protection du climat et de la planète. Le travail d’artiste de Peter est comme une sorte de chronique du quotidien ou du futur, il se projette, réinvente des choses comme il aimerait qu’elles soient ou selon qu’elles devraient être.

« Tout est à refaire. Le monde, il est à refaire, sinon à quoi servirait l’utopie ? On ne va pas partir du fait que tout ne marche pas. Evidemment, il y a des choses qui ne marchent pas et il y a celles qui marchent. Les choses qu’on aimerait qu’elles soient et qui ne sont pas encore là. Il faut les convoquer à l’existence. À chaque fois que les choses ne marchent pas, cela nous incite à entrer dans une dynamicité pour que la vie devienne encore palpitante parce qu’on tend vers les choses qui nous échappent pour essayer de trouver des solutions », a dit Peter.

Et d’ajouter :

« Tant que la musique engagée pourrait être celle qui parle à la conscience, à l’âme de l’humain, celle qui interpelle au sujet de l’amour, de l’urgence de s’aimer entre peuples et individus, alors il pense la faire. Un titre dénommé « Échos logiques » représente l’indignation vue ce que l’homme a fait du monde, ce que nous sommes censés léguer à la postérité. Suite à la déforestation de la planète et à l'épuisement de certaines ressources non renouvelables, beaucoup de questions se posent. Lorsque l’on grandit, on commence à faire des enfants, on commence à penser à ce que l’on aimerait léguer à ces enfants. Si c’est un monde inhabitable, des questions commencent à se poser puisque dans l’allure où vont les choses, est-ce que les enfants de nos enfants auront encore de l’eau potable ? Est-ce qu’il y aura encore des stocks d’eaux douces pour les enfants de nos enfants ? Est-ce qu’il y aura un arbre sous lequel s’abriter lorsqu’il y aura un soleil accablant ? C’est toutes les questions qui se lèvent comme ça. C’est vraiment lié au vécu, aux urgences », affirme-t-il.

Peter Komondua est un artiste slameur, poète et écrivain, amoureux des mots depuis son jeune âge. Il est parmi les précurseurs du mouvement slam en RDC, son premier album slam dénommé « Etiké » est sorti en 2016. Il a fait la première partie du concert de Grand corps Malade en 2013, à l’Institut Français de Kinshasa avant de lancer en 2015, Slam House, le premier festival international de slam dans la capitale congolaise, qui se déroule dans des maisons particulières. Il est vainqueur du Prix Lokumu de la poésie 2020, du Prix de jeune leader, catégorie culture, 100 jeunes Pages d'espoir et du Prix de la critique d'art aux Riac, Ateliers Sahm, Brazzaville en 2018.

Emmanuel Kuzamba