Les audiences dans le dossier des viols collectifs sur les détenues à la prison centrale de Kasapa à Lubumbashi (Haut Katanga) se sont ouvertes le 28 octobre. Justicia Asbl, l’une des organisations des droits humains ayant alerté sur ces cas, exhorte les victimes à se constituer en parties civiles et le gouvernement à poursuivre son intervention à travers les autorités judiciaires.
« Les audiences se déroulent en chambre foraine au sein de la prison centrale de Kasapa. 10 prévenus sont poursuivis alors que 16 femmes se sont déjà constituées parties civiles », peut-on lire dans le communiqué de Justicia Asbl.
Les faits remontent à septembre 2020. Des émeutes caractérisées par une tentative d’évasion avaient été observées à la prison centrale de Kasapa où plus d’une dizaine de détenus avaient incendié plusieurs locaux, laissant par ce fait les femmes sans abri, partageant le même enclos avec les détenus de sexe masculin.
Certains détenus ont saisi cette occasion pour abuser sexuellement de manière collective des pensionnaires femmes. L’ouverture de ce procès intervient donc une année plus tard. Les victimes étaient au nombre d’environ 60 selon Human Right Watch (HRW) et une centaine selon l’ONG GANVE.
JUSTICIA Asbl qui exprime sa satisfaction, souligne également que « le tribunal éprouvera certainement des difficultés suite à l’absence de plusieurs victimes de ces viols qui ont déjà purgé leurs peines et recouvré leur liberté ».
En termes de recommandation, cette ONG exhorte le gouvernement à « poursuivre son intervention en faveur des autorités judiciaires pour que les audiences qui viennent de débuter se déroulent normalement en permettant à ce que les 10 prévenus incarcérés à la prison de Buluo comparaissent devant leur juge naturel, que ces audiences ne connaissent aucune faille sur le plan logistique ou financier », les autorités judiciaires à « prendre toutes les dispositions pour que les auteurs présumés bénéficient de leurs droits à un procès juste et équitable », les ONG nationales et internationales impliquées dans la lutte contre les violences sexuelles à « poursuivre l’accompagnement des victimes et observer le déroulement de toutes les audiences pour faire des analyses objectives pouvant déboucher à des propositions concrètes en matière de lutte contre les violences sexuelles en RDC » et enfin les victimes en liberté à « se constituer parties civiles afin de faciliter à la justice de leur rendre justice ».
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Prisca Lokale