RDC-Abus sexuels Ebola : « l’OMS devrait aider le gouvernement congolais à retrouver les auteurs et les traduire en justice », Annie Pengele 

Photo/ Droits tiers
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Basée à Goma dans la province du Nord-Kivu, le point focal du Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC) s’est exprimée ce 30 septembre au sujet du rapport de la Commission indépendante liée aux allégations d’abus et exploitation sexuels dans son territoire et en Ituri. 


« Il était pour nous difficile de parler de ces cas d’abus et exploitation sexuels sans soubassement. Maintenant que ce rapport a été publié, nous avons des preuves, il y a un soubassement à présent. Il faudrait que tous les acteurs puissent se mettre à l’œuvre de sorte que les auteurs de ces actes soient traduits en justice pour répondre de leurs mauvais actes », explique Annie Pengele. 


Cela fait environ une année depuis que ces cas d’abus et exploitation sexuels ont été dénoncés par l’ONG New Humanitarian et la Fondation Thomson Reuters. L’équipe mise en place en octobre de la même année a effectué des descentes sur terrain et procédé aux entretiens pour obtenir les résultats de ses enquêtes. 


L'équipe d'examen a ainsi pu obtenir l’identité de 83 auteurs présumés. Dans 21 cas, elle a pu établir avec certitude que les auteurs présumés étaient des employés de l’OMS lors de la riposte. Le rapport cite quelques noms d'auteurs présumés établis lors des enquêtes. Pour faciliter les poursuites judiciaires, Annie Pengele suggère à l’OMS à travers de la commission de livrer ces personnes.  

« A l’Organisation Mondiale de la Santé, nous demandons à ce qu’elle aide la nation congolaise, le gouvernement de la RDC à retrouver les auteurs de ces actes. Il faudra à tout prix que les victimes soient réhabilitées dans leurs droits,» insiste-telle. 


Par ailleurs, le rapport mentionne aussi que très peu d’entre les victimes ont pu terminer leur éducation secondaire, certaines n’ont jamais mis les pieds à l’école. Annie Pengele insiste sur le fait que « nul ne devrait se servir de la vulnérabilité d’une femme pour l’exploiter sexuellement ».

La Commission indépendante est actuellement en route pour Goma où une séance de restitution est prévue en fin de semaine après la conférence qui s'est déroulée à Génève.

Prisca Lokale