RDC : Bahati Lukwebo appelle le pouvoir judiciaire à accompagner et soutenir le travail de l’IGF pour que la force reste du seul côté de la loi

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Le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, a salué le travail que réalise l'Inspection générale des finances (IGF) dans sa mission de lutter contre la corruption et les détournements des deniers publics. Face à ces prouesses, Bahati Lukwebo exhorte la justice à l'accompagner et à la soutenir afin de faire respecter les textes.

" Permettez- moi de saluer le travail de titan qu’est en train d’abattre l’Inspection Générale des Finances (IGF) pour combattre la mégestion et la corruption qui gangrènent les entreprises, les établissements et les services publics de l’Etat et finalement amenuisent sensiblement les recettes publiques. Aussi, je salue les mesures conservatoires prises par le Gouvernement qui a encouragé les ministres sectoriels à écarter les animateurs des entreprises, établissements et services publics, auteurs de cette mauvaise gouvernance afin de préserver ce qu’il reste encore de ces entreprises publiques ", a dit Modeste Bahati Lukwebo dans son discours à l'ouverture de la session parlementaire de septembre. 

Et de poursuivre :

" Il faudrait que le pouvoir judiciaire accompagne et soutienne ce travail de l’IGF pour que force reste du seul côté de la loi. Le travail qu’entreprend l’IGF actuellement nous convainc qu’avec la prise de conscience, il y a de l’espoir que les recettes publiques de l’Etat connaissent davantage un accroissement. Avec cet élan, il y a lieu d’espérer que, cette fois-ci, le Gouvernement ait les moyens de sa politique pour la relance de l’économie du pays et qu’un projet de la loi des finances réaliste pour l’exercice 2022 soit élaboré ".

Lors de la 8e réunion du conseil des ministres, Félix Tshisekedi avait affirmé avoir été saisi des conclusions définitives tirées des contrôles effectués suivant une procédure contradictoire et transmises aux responsables des entreprises publiques contrôlées par l’IGF. Face à cette situation, Tshisekedi avait instruit les ministres sectoriels concernés de prendre les mesures conservatoires nécessaires de nature à mettre hors d’état de nuire, les auteurs de cette mauvaise gouvernance afin d'éviter l’aggravation de cette situation désastreuse.

D'après l’enquête de l’IGF, plusieurs griefs étaient retenus contre les mandataires des entreprises publiques concernées à savoir : la perception par les gestionnaires d’avantages exorbitants au mépris des dispositions légales et réglementaires ; l’allocation à certaines catégories du personnel d’avantages de toute nature au détriment d’autres catégories d’employés non-bénéficiaires ; le non-respect des normes sectorielles de gestion en matière d’affectation des moyens mobilisés ; la mauvaise gouvernance caractérisée par l’importance des dépenses restées sans pièces justificatives ; la multiplication des marchés publics de gré à gré, mode de passation qui s’est imposé comme règle alors qu’il consiste en une exception.

À la suite des audits menés par l'IGF, plusieurs mandataires des entreprises publiques ont été suspendus de leurs fonctions et actuellement d'autres personnalités ont été nommées pour assumer l'intérim en attendant la suite des enquêtes et des nominations définitives aux différents postes.

Clément MUAMBA et Berith Yakitenge