RDC : « une femme à la tête de la CENI ? », ce qu'en pensent les Kinois

Photo/ Droits tiers
Photo/ Droits tiers

Les animateurs de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) devraient être connus très prochainement bien qu'à l’heure actuelle, le processus reste bloqué. Les catholiques et protestants s’opposent à la candidature de Denis Kadima portée par les six autres confessions religieuses. Designer une femme à la tête de cette institution permettrait-il un accord entre les parties ? Le Desk Femme d'Actualité.cd a posé la question dans les rues de la capitale congolaise. 


 « Je pense qu’il faut également offrir aux femmes l’occasion d’occuper ce poste. Si les noms des hommes proposés n’ont pas permis aux confessions de parvenir à un accord, la chance leur est offerte de trouver une femme capable de prendre les commandes de la CENI. Qu’elles n’hésitent pas », dit Junior Luemba, agent parieur. 


En effet, après les contestations en 2020 autour de Ronsard Malonda, les huit (8) confessions avaient présenté lors des auditions, les candidatures de Cyrille Ebotoko, Roger Bimwala, Denis Kadima, Madjaliwa Shabani, Bernard Lututala et Daniel Kawata proposés par l’ECC, tous des hommes 


Pour Chirac Mbekele  étudiant en deuxième graduat Secrétariat ISC et Benedict Kitanda, ancien employé de la Rawbank, il est surtout question de compétence, pas de sexe.  « Nous avons appris, à travers les médias, que 6 sur les 8 confessions se sont mis d’accord sur la candidature de Denis Kadima. Si ce dernier a obtenu l’approbation de ces religieux, c’est notamment parce qu’elles ont estimé qu’il avait des compétences requises pour ce poste. C’est une bonne chose. Je ne vois pas pourquoi il faudrait voir ailleurs », dit Chirac Mbekele. 


A Monsieur Kitanda d’ajouter, « Quand on leur propose de miser sur la candidature d’une femme, tient-on également compte des compétences ? Trouveront-ils une femme avec les qualités recommandées pour présider la CENI ? Il le faut. Au cas où cette femme n’est pas trouvée au niveau de la société civile, il faudra appliquer le principe de la majorité. Six confessions contre deux, c’est assez important ». 


Crédibiliser les élections de 2023


Après les échéances électorales précédentes et les contestations qu’elles continuent de susciter, les missions qui attendent la prochaine équipe dirigeante de la CENI concernent notamment la tenue des élections « crédibles et transparentes » en 2023. 


« Des élections crédibles sont le résultat de la voix du souverain primaire (le peuple). Cela ne dépend pas d’un individu ou du genre pour être placé à la tête de la CENI », estime Jean-Gabin, avocat au barreau de Kinshasa Matete .  


Pour lui, la présence d’une femme à la tete de cette institution ne constitue pas en soit un élément qui conditionne la crédibilité des élections de 2023. « Il faut une transparence, une expertise en question électorale et la vérité des urnes. CENI ou sans CENI, les élections peuvent se tenir en RDC par le ministère de l’intérieur comme cela se fait dans certains pays », a-t-il soutenu. 


Face au blocage actuel, les personnes interrogées ont proposé d’une part aux confessions religieuses de « songer à un référendum, donner à la population la possibilité de se choisir les dirigeants de cette institution » ou alors de « faire appel aux observateurs internationaux sur lesquels les politiques congolais n’auront aucune mainmise ».

Prisca Lokale