Deux confessions religieuses sur les huit concernées s’opposent à la candidature de Denis Kadima au poste de président de la CENI. Face à un blocage qui persiste depuis 2020, des voix s'élèvent pour qu’une femme soit désignée. Éric Nsenga, porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo (ECC) a révélé au Desk Femme que des femmes avaient également déposé leurs dossiers en amont et que l’Eglise s’est résolue d’en tirer une comme proposition de sortie de crise.
« En réalité, il n’y a pas de différence à faire entre les candidatures masculines et féminines. La question est beaucoup plus technique et c’est le profil qui compte le plus », précise Eric Nsenga.
Et de renchérir, « sur notre liste, il y avait aussi des femmes qui ont postulé. Nous avions également des femmes comme candidates (…) Nous n’avons aucun problème au fait d’avoir une femme à la tête de la CENI. Au sein de l’Eglise du Christ au Congo, nous prônons le leadership féminin dans le cadre de la Commission justice et paix, justice pour Tous. Nous avons toute une fédération qui s’occupe des femmes et qui comprend également en son sein la Dynamique Femme. La promotion du leadership féminin est notre cheval de bataille ».
Malgré ces candidatures féminines, aucune n’a été portée pour représenter l’ECC. Le porte-parole évoque la question « des critères de sélection », mais aussi « des pesanteurs politiques ».
« Il y a justement ce problème de critères. Quand on soumet des candidatures, il faudrait savoir qu’elles ne sont pas directement soumises à la plénière, elles passent par plusieurs niveaux d’évaluation. Certaines candidatures des femmes n’ont pas été retenues compte tenu des critères, notamment une expertise en matière électorale et une personnalité (éthique, moralité, indépendance). Mais, il y a aussi le coté politique », explique-t-il.
Pour parvenir à un consensus, la Mission des bons offices et de prévention des conflits électoraux à l'initiative du Cadre de Concertation National de la Société Civile encourage notamment les Présidents des deux (2) chambres du Parlement, Assemblée Nationale et Sénat, à s’investir davantage dans les efforts pouvant amener au dénouement de ce qui se caractérise aujourd’hui comme une crise dans la mise en place du Bureau de la CENI.
« Si aujourd’hui, la situation s’apaisait, s’il n’y a pas trop de pesanteurs politiques et que l’on souhaite avoir une femme, pour nous ce serait appréciable. Pas très longtemps, nous avons proposé une femme à un autre niveau après le blocage. Dans les négociations que nous avons (avec les autres parties prenantes ndlr), nous avons présenté la candidature d’une femme parmi les éléments pour la sortie de crise. L’ECC est en quelque sorte en avance. C’est donc un débat que nous avons déjà anticipé », a conclu Eric Nsenga.
Pour rappel, il y a quelques semaines, une pétition a été lancée en ligne avec l’objectif de récolter 100.000 signatures en faveur de la désignation d’une femme à la tête de la CENI.
Prisca Lokale