RDC : Kinshasa s’oppose à la décision du gouverneur du Sud-Kivu suspendant les activités minières «illégales» des entreprises chinoises à Mwenga

Illustration. Une mine d'or de cobalt à Kamituga/Ph. ACTUALITE.CD

La ministre des mines, Antoinette N’samba a saisi le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières Daniel Aselo, au sujet de la suspension des activités des entreprises minières en majorité chinoises dans le territoire de Mwenga (Sud-Kivu) par le gouverneur Théo Kasi. Antoinette N’samba demande à Daniel Aselo d’instruire Théo Kasi afin de rapporter son arrêté.

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Pour elle, « cette mesure viole les dispositions de l’article 11 de la loi N°007/2002 du 11 juillet 2002 telle que modifiée et complétée par la loi N°18/001 du 9 mars 2018 sur les compétences du gouverneur de province dans l’administration du code minier » car, insiste-elle, le pouvoir de suspendre revient au ministre des mines conformément aux dispositions de la précitée en son article 10.e.

« En vue de permettre aux inspecteurs de mon ministère de faire leur travail et faire le rapport pour des dispositions utiles sur les informations décriées, je vous prie d’instruire le gouverneur de rapporter sa décision », peut-on lire dans la correspondance de la ministre des mines adressée le 24 août au VPM Daniel Aselo.

«Tout le personnel local et étranger» de ces entreprises doit quitter immédiatement les sites miniers, ordonnait l'arrêté. Leur matériel d'exploitation restera immobilisé jusqu'à ce qu'une commission ad hoc ait étudié les dossiers «cas par cas».

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Le 20 août dernier, le gouverneur du Sud-Kivu avait pris un arrêté suspendant les activités de 6 entreprises minières chinoises et de trois coopératives partenaires pour « exploitation illicite des minerais dans le territoire de Mwenga » tout en mettant en place une commission pour étudier les dossiers au cas par cas. Cette décision était intervenue à l’expiration du moratoire de 72 heures accordé à ces entreprises pour présenter les autorisations d’exploitation minières.

Tout était parti des dénonciations de la société civile et des organisations locales qui accusent ces exploitants principalement de l’Or non seulement de l'exploitation illicite des minerais mais aussi de l'utilisation des produits chimiques comme la cyanure et le mercure qui ont détruit l'écosystème aquatique et ont un impact sur les vies des populations.

Plusieurs entreprises chinois sont implantées dans le territoire de Mwenga. C’est notamment Oriental Ressource Congo (ORC), Yellow Water, Crystal (Blue Metal), Blue Ant et Oriental ressources Congo. Les communautés locales les accusent d’œuvrer illégalement et de ne pas respecter leurs cahiers des charges.

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Fonseca MANSIANGA