RDC: le député Guy Mafuta interpelle plusieurs ministres sur la pollution de la rivière Tshikapa

Photo d'illustration
La rivière Tshikapa polluée/Ph. Droit tiers

Le député national Guy Mafuta Kabongo a interpellé plusieurs membres du Gouvernement sur la pollution de la rivière Tshikapa, dans la province du Kasaï. Ce lundi 9 août, Il a adressé des lettres à la Vice-Premier ministre de l'Environnement et Développement durable, au ministre de la Pêche et Élevage, le ministre de la Santé et celui de la Coopération internationale et intégration régionale afin qu'une solution soit trouvée le plus rapidement face au risque inestimable de perte des vies humaines.

"Nous venons à peine de saisir officiellement la Vice-Premier en charge de l'Environnement sur un sujet qui préoccupe la population du Kasaï. Depuis 10 jours déjà, nous avons assisté à une  coloration des eaux de la rivière Kasaï. C'est une grande rivière qui est un grand affluent du fleuve Congo de qui dépend la vie de plusieurs milliers de compatriotes. Plusieurs milliers des villages longent cette rivière et beaucoup d'activités y sont réalisées notamment la pêche et au Kasaï la recherche du diamant, l'usage de l'eau à des fins de ménages. Quand la population a de problème de l'eau, c'est cette eau qu'elle boit. Et c'est cette eau qui, manifestement, contiendrait des toxiques. Nous l'avons remarqué avec la présence de plusieurs poissons morts. Des gros poissons qui flottent sur l'eau. Ce qui prouve à suffisance que quelque part il y a eu un problème", a expliqué le député national Guy Mafuta Kabongo.

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Selon l'élu de Tshikapa, plusieurs témoignages recueillis sur place indexent un pays voisin (Ndlr Angola) où la rivière a tiré ses sources comme responsable de cette pollution. D'où la complexité du dossier et l'importance de l'implication du ministre de la Coopération internationale.

"Là nous interpellons le gouvernement, nous avons saisi la VPM de l'Environnement, le ministre de la pêche et celui de la Santé puisque la vie de nos compatriotes est en danger. Nous avons saisi le ministre de la coopération et de l' intégration régionale parce que les propos recueillis ça et là qui convergent d'ailleurs démontrent que la cause viendrait d'en dehors de notre pays. Vous savez, la rivière Tshikapa tire ses sources dans un pays voisin, laquelle rivière se reverse sur la rivière Kasaï qui à son tour va dans le fleuve Congo. Aujourd'hui, au-delà de la province du Kasaï, même la province du Kwilu est aussi touchée. Au niveau de Dibaya-Lubwe, nous avons appris que l'eau a également changé de coloration", a-t-il poursuivi.

Et d'ajouter :

"C'est pourquoi nous avons saisi les autorités pour que sonnette d'alarme soit tirée pour qu'il ait une mission conjointe et mixte sur terrain. Qu'on arrive à déterminer les causes. Qu'on arrive à évaluer les dégâts et qu'on arrive aussi à apporter les solutions pour que cette population qui est paupérisée puisse être épargnée d'un grand danger humanitaire. L'affaire est très sérieuse et mérite une sensibilisation tous azimuts".

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Maître Guy Mafuta qui regrette qu'il n'y ait pas de plénière à l'Assemblée nationale afin d'adresser des questions orales avec débats aux différents ministères concernés dit avoir accompli sa mission en tant qu'élu et représentant de la population.

"C'est notre responsabilité en tant qu'élu de là parce que nous risquons de compter de morts et des morts dans les jours avenir si rien n'est fait. La population ne suit pas le mot d'ordre de ne pas manger les poissons morts. La population n'a pas d'eau douce, elle n'a pas d'eau de forage. Elle puise cette même eau", a conclu Maître Guy Mafuta Kabongo.

Entre-temps, le gouverneur du Kasaï séjourne à Kinshasa où il a apporté des échantillons des poissons morts afin d'examen.

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Auguy Mudiayi