RDC : l'ODEP qualifie de "perte de temps" la décision du ministre Chérubin Okende de mettre en place une commission d'enquête pour investiguer sur la gestion des dirigeants de TRANSCO

ODEP
Les agents de TRANSCO et les membres de l'ODEP au parquet de Matete. Ph. ACTUALITE.CD.

L'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) salue l'arrêté du ministre des Transports, Chérubin Okende suspendant les membres du Conseil d'Administration et de la Direction Générale de TRANSCO, mais n'approuve pas sa décision mettant en place une Commission d'enquête pour mener des investigations sur les faits mis à charge des dirigeants de cette société des Transports en commun.

Le PCA de l'ODEP, Florimond Muteba salue la décision du ministre Chérubin Okende mais qualifie de "perte de temps" son initiative de mettre en place une commission d'enquête pour investiguer sur la gestion des dirigeants de TRANSCO.

"Nous disons oui pour la suspension parce que nous l'avions demandé bien avant au Président de la République. Nous avions aussi demandé au président de la République, la nomination de nouveaux mandataires au sein de TRANSCO avant même l'acquisition des nouveaux bus. A l'époque aussi nous demandions au gouvernement Ilunkamba des poursuites judiciaires contre le Directeur général de Transco, son adjoint et le Trésorier pour fraude, détournement des deniers publics, blanchiment des capitaux et mauvaise gestion. Mais rien n'avait été fait. Ça fait une année depuis que nous interpellions le gouvernement", a dit Florimond Muteba à DESKECO.COM.

Et d'enfoncer les clous : 

"Dans cette suspension, nous pensons que mettre en place une commission d'enquête est une perte de temps. L'ODEP a déjà dénoncé au tribunal toute la mauvaise gestion qui règne au sein de TRANSCO".

L'ODEP a déposé plus de 130 pièces à conviction auprès du procureur de la Cour d'appel de Matete, mais rien s'en est suivi au niveau de la justice.

Commission d'enquête pour investiguer sur le dossier TRANSCO, l'ODEP non-aligné

Florimond Muteba s'étonne que l'ODEP ne soit pas associé dans la commission chargée d'enquêter sur les dirigeants de TRANSCO, accusés mégestion.

"On constate aujourd'hui que dans cette commission d'enquête l'ODEP n'est même pas associé. On a peur de quoi? C'est nous qui détenons toutes les preuves de détournement au sein de TRANSCO. Nous sommes étonnés du fait qu'on ne nous a pas associé dans cette commission d'enquête", dit-il.

A l'en croire, la meilleure idée serait celle d'accompagner la plainte de l'ODEP, avec ses 130 pièces à conviction, au niveau de la justice, pour ne pas perdre le temps.

"Cette commission d'enquête ne sert à rien. Ce qu'il faut, c'est de suivre le dossier qui est déjà en justice avec les preuves", poursuit Florimond Muteba. 

Ce dernier insiste sur la relance de la plainte de l'ODEP en justice qui jusque-là stagne encore.

"Tout ce que nous demandons, c'est la relance du dossier qui est déjà en justice. L'ODEP avait relevé le détournement des subventions du gouvernement et des recettes du gouvernement, détournement des subventions du carburant entre-autres le détournement des recettes mobilisées par la société et celles provenant de la location des bus, détournement des recettes publicitaires, non-respect des procédures des marchés publics par le directeur général. C'est le dossier de justice qui doit être privilégié", renchérit-il. 

Précisons que dans son arrêté ministériel signé le vendredi 30 juillet, le ministre Chérubin Okende dit considérer les observations pertinentes de l'audit de gestion diligenté par les Experts du Conseil Supérieur du Portefeuille, faisant état d'une mauvaise gouvernance qui affecte dangereusement l'objet social et l'évolution de la société de transport en commun TRANSCO.

Ladite Commission d'enquête de Chérubin Okende est composée des représentants ci-après, selon l'arrêté ministériel de Chérubin Okende :

"Un (01) représentant du Cabinet du Président de la République ; Un (01) représentant du Cabinet du Premier Ministre ; Trois (03) représentants du Ministère des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement ; Un (01) représentant du Ministère de l'Emploi, Travail et Prévoyance Sociale; Un (01) représentant de la Coordination pour le Changement des mentalités ; Un (01) représentant de l'Association Congolaise pour l'Accès à la Justice (ACAJ)."

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Jordan MAYENIKINI