RDC-Nyiragongo : les agents de l'OVG donnent un préavis de grève pour exiger notamment l’amélioration salariale promise par Félix Tshisekedi

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Les agents de l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) ont décidé de sécher le travail à partir de ce mercredi 28 juillet 2021 pour exiger l’amélioration des conditions salariales comme promis par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi après éruption volcanique en mai dernier. Déjà aujourd'hui, de nombreux agents n'étaient pas aux bureaux, d’autres sont carrément retournés à la maison.

À la base de la grogne, le message leur est parvenu la veille de la part de la Banque of Africa (BOA) les appelant à oercevoir leur salaire du mois de juillet. Selon le président de la délégation syndicale principale de l’OVG, Innocent Zirirane, les agents ne s’attendaient pas à aller percevoir leur salaire à cette banque mais plutôt à la Rawbank. Il évoque également la modicité du salaire à percevoir à la BOA, soit 70 000 FC ( équivalents à 35 USD), même montant perçu au mois de juin 2021. 

« C’est depuis hier après-midi que la BOA a lancé sa paie alors que la paie des agents ne devait plus s'effectuer là bas, parce que c’était prévu que nous allions toucher nos salaires à la Rawbank. On ne sait pas pourquoi la BOA s'est précipitée pour payer le mois de juillet, et payer comment ? Statu quo, 70 000 FC soit 35 USD par agent, alors qu’on s'attendait à un changement pour ce mois de juillet. Puisque toutes les autorités qui sont passées par ici, nous ont fait des promesses. Par exemple, le Président de la République, le premier ministre avait d'ailleurs dit que plus rien ne sera comme avant à l'OVG et notre ministre de tutelle nous avait laissé des promesses. C’est ainsi que les gens accordent 48h au gouvernement pour régulariser leur situation. Dans le cas contraire, ils vont déclencher un mouvement de grève dès ce vendredi », a dit Innocent Zirirane, président de la délégation syndicale principale de l’OVG.

Depuis juillet 2013, plus de 200 agents de cet organe technique de l’État en matière de surveillance des volcans actifs dans la région crient au détournement de leurs salaires et affirment avoir accumulé plusieurs mois d'arriérés de salaire.

Le directeur scientifique de l'OVG, Célestin Mahinda, appelle les agents à la patience. Il annonce une mission à Kinshasa pour décanter la situation.  

« Les autorités étaient de passage ici. Elles ont promis l’amélioration des conditions de l'observatoire. Il se fait que ce mois, tous les agents s'attendaient à un changement mais on a eu le même salaire que celui du mois précédent. Le ministre de tutelle m'a dit que le processus continue. Les agents avaient demandé le changement de banque. Le 4 juillet, le secrétaire général a écrit à l'ordonnateur provincial de permettre à l'OVG de répondre aux desideratas des agents. Il y a plusieurs services qui interviennent. Le ministère du budget, celui des finances et même le service de paie, c'est un long processus. J'ai dit au délégué syndical que deux membres de notre comité de gestion se rendent à Kinshasa demain jeudi pour la même cause. J'ai demandé aux agents d'attendre le retour de ceux qui iront à Kinshasa », a dit Célestin Mahinda.

L’éruption du volcan Nyiragongo du 22 mai 2021 est survenue lorsque l'OVG avait déjà cumulé plusieurs mois sans surveiller les activités du volcan, faute non seulement de manque des matériels adéquats mais aussi de la paie des agents.

Du ministre national de la recherche au Président de la République, en passant par le Premier ministre, tous de passage à l'OVG après l’éruption, ont promis l’amélioration des conditions de travail de cet organe ainsi que de ses membres.

L’éruption volcanique du Nyiragongo survenue le 22 mai a fait un bilan de 31 morts dont 7 lors de l’évacuation de la ville et 24 personnes ont été calcinées par les laves. Selon le ministre des affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale, 247 352 personnes représentant 41 225 ménages s’étaient déplacées de la ville de Goma pour trouver refuge ailleurs. Les coulées de lave ont emporté plus de 3 000 maisons détruites, 10 écoles et 4 centres de santé ont été détruits.

Jonathan Kombi, à Goma