La proposition de loi du député national Daniel Mbau alimente des débats au sein de la société congolaise. 400.000 francs congolais (soit 200 USD) en milieu rural et 1.000.000 FC (soit 500 USD) en ville, ce sont les sommes qu’il propose d’adopter. Activiste sociale et défenseure des droits des femmes dans la ville de Mbandaka (dans la province de l’Equateur), Ruth Bengo, estime que cette loi est discriminatoire.
« Les femmes dans les villes et les villages sont confrontées aux mêmes réalités à différents niveaux, que ce soit à l'Équateur ou dans toute autre province de la RDC. Ces difficultés concernent notamment la santé, l’éducation, la formation et leur autonomisation. Mais, elles se battent, les femmes s’organisent pour s’en sortir, » dit-elle.
Et d’ajouter, « si autrefois, les jeunes filles n’avaient pas accès aux études, aujourd'hui elles sont détentrices des diplômes universitaires autant dans les milieux reculés des provinces que dans les villes. Elles ont le même niveau intellectuel malgré leurs milieux. »
L’article 363 de la loi portant code de la famille en vigueur prévoit que la dot soit déterminée suivant les us et coutumes des futurs conjoints. Ruth Bengo qui est également coordonnatrice de l’ONG Actions des Mamans pour l’épanouissement de la famille estime que la somme devrait être égale pour toutes les congolaises.
« Ces sommes présentent l’idée selon laquelle les femmes des provinces ont un niveau très bas et n’ont pas de valeur. La dot est symbolique. S’il faudrait voter une loi sur la dot ou fixer un montant que la famille de l’époux devrait verser à la famille de l’épouse, cette loi doit être égale pour toutes les congolaises, peu importe le milieu, » a-t-elle insisté.
Parmi les risques potentiels à l’adoption de cette loi par l’Assemblée Nationale, l’activiste souligne notamment le fait que les femmes des provinces ne soient plus prises en considération. « Il y a une marginalisation », déplore-t-elle.
Aux élus nationaux, elle suggère de voter des lois qui sont bénéfiques à tous les territoires congolais et de pouvoir écarter « cette loi qui a tendance à discriminer les femmes en province ».
Par ailleurs, parmi les dispositions nouvelles de la loi de Daniel Mbau, il y a également l’article 340 qui stipule, « Les fiançailles sont dissoutes 12 mois après lorsque les futurs époux sont dans l’impossibilité de contracter mariage. Elles peuvent être renouvelées pour la même durée lorsqu’il n’y a ni faute ni abstention coupable. »
Prisca Lokale