RDC : 61 ans après l’indépendance, « la base, c’est l’éducation», Marie-Antoinette Vangu

RDC : 61 ans après l’indépendance, « la base, c’est l’éducation», Marie-Antoinette Vangu

De 1961 à 2021, les droits des femmes en République Démocratique du Congo évoluent cependant, il reste de nombreux défis notamment pour les postes de prise des décisions au sein des institutions. Comment parvenir à l’égalité des sexes ? Marie-Antoinette Vangu, activiste sociale et féministe livre son point de vue. 


"Toutes les actions futures des femmes se décident au niveau de l'éducation de base. Le défi qui semble plus grand à relever pour atteindre l’égalité des sexes en RDC, passe par cette base. Il faudrait en premier lieu, scolariser les petites filles et les jeunes filles congolaises. Une femme instruite est une nation instruite et épanouie. Combien y a-t-il des femmes non-instruites, analphabètes dans nos milieux ruraux, il faut songer à cela pour préparer l’avenir », conseille-t-elle. 


"L'égalité des chances n'est pas un cadeau" 


Marie-Antoinette Vangu, qui milite depuis plus d’une décennie en faveur d’une société plus juste estime pourtant que la femme devrait se battre pour arracher et mériter l’égalité et l’équité au sein des institutions et de tout autre poste. 


"Les femmes devraient se le dire à chaque fois. L'égalité des chances, reconnue par des nombreux instruments juridiques internationaux n'est pas un cadeau que les États offrent aux femmes. C'est encore moins un présent que les gouvernements qui se succéderont en RDC peuvent accorder aux femmes. Ces dernières doivent se battre aux côtés des hommes, fournir des efforts, être déterminées pour mériter et arracher cette égalité. En politique, dans le secteur public ou privé, dans l'entrepreneuriat et dans tout autre secteur, les femmes devraient se faire une place. (…) Il n’y a pas que la politique qui intéresse les femmes ", a-t-elle soutenu.  


Une volonté politique 


Au-delà de l'engagement des femmes, Marie- Antoinette Vangu ajoute  l'importance d'une volonté politique des autorités congolaises. 


"La RDC est passée d'une représentation estimée à 5% des femmes au sein du gouvernement central, à une représentation actuelle de 27% des femmes. Cela traduit une certaine volonté politique. C'est un bon début et le pays ne doit pas se relâcher. Il faut encore plus d'engagement de la part des gouvernants pour atteindre les 50% reconnus par la Constitution » 


Pour rappel, Marie-Antoinette est présidente du REFED Kongo Central, membre et deuxième Vice-présidente de la Concertation des Collectifs des Associations Féminines de la région des Grands Lacs (COCAFEM/GL).

Prisca Lokale