RDC : Patricia Panzu et Lydie Matadi, ont remporté le prix Lucien Tshimpumpu 2021

Photo. Droits tiers

Patricia Panzu est journaliste reporter et présentatrice à B-One Télévision depuis treize années maintenant. Lydie Matadi, journaliste en charge du Desk Genre à Ouragan FM.  Elles ont reçu ce 03 mai, le premier et le troisième prix Lucien Tshimpumpu pour la promotion de la liberté de la Presse en RDC. La 7éme édition de cet évènement a eu lieu à Kinshasa.


« Ce prix, je le dédie à toutes les personnes décédées des suites de la Covid-19, à toutes les familles qui ont perdu leurs proches, mais aussi à celles qui ont survécu à cette pandémie. J’ai eu la chance de recevoir et discuter avec les survivants sur le plateau du Check-up. Je pense également à tous les congolais car, nous avons tous été affectés d’une manière ou d’une autre par cette maladie », a déclaré Patricia Panzu Pueta à l'annonce des résultats. 


Patricia Panzu Pueta, présente l’émission de santé Check-up depuis 2013, diffusée le jeudi à 18 heures sur la Chaîne de Télévision B-one. Elle reçoit des médecins, des professionnels de la santé et toute personne œuvrant dans ce secteur.  Elle est détentrice d’un diplôme de Licence en Communication des organisations et de graduat en Sciences de l’Information et de la Communication de l’IFASIC. Elle a été conseillère en communication au bureau du Rapporteur du Sénat en RDC entre 2016 et 2018, mais aussi Enquêtrice au cabinet d’études « EXPERT » entre 2005-2006. 

Lydie Matadi est passée par un stage professionnel au service Relations publiques et Communication de l’ONATRA (actuelle SCPT) en 2004, avant d’intégrer un journal papier (La Brise) la même année. Ancienne du Lycée Bosangani et de l’Université catholique du Congo (UCC), Lydia Matadi va ensuite intégrer la Radio Télévision Groupe l’Avenir où elle passera plus de dix ans de service.

« Au début, il n’y avait pas de radio. Nous avons été recrutés à cette époque pour animer les émissions radiophoniques. Quand la Radio est née, j’ai directement été affectée là-bas. »

C’est en 2016 qu’elle quittera officiellement la RTGA pour une brève collaboration avec la RTNC II avant de rejoindre l’équipe d'Ouragan FM en 2018. 

Des formations

En 2013, Patricia Panzu a participé à une formation sur les agences des Nations Unies, une autre sur le paludisme avec FHI 360 C_Change et les réseaux sociaux avec le Centre Culturel Américain. En 2017, elle sera formée sur la couverture des violences basées sur le genre par Institute for the avancement of Journalism. Enfin en 2020, la réalisation de reportages sur le paludisme avec la Fondation Thomson Reuters. Ce prix se réfère à un reportage du 14 Avril 2020, quelques semaines après la confirmation des cas Covid-19 en RDC, réalisé dans un pavillon de la clinique Ngaliema dédié à la prise en charge des patients. Parmi les témoignages recueillis, il y avait notamment celui d’une femme enceinte atteinte par la pandémie.
 
Lydie Matadi à son tour, a participé à de nombreuses formations en matière de santé, de droit et de genre, notamment avec l’Institut Panos-paris, l’UCOFEM, le RJAE ainsi que le JDH. Elle anime la rubrique genre, s’occupe de tout ce qui a trait à l’égalité des sexes, à la promotion des droits des femmes et des enfants. 


«Les récompenses succèdent au travail »


 « On ne peut pas s’engager dans les médias pour espérer se faire de l’argent », souligne Lydie Matadi. 
Et de poursuivre, « Ce métier oblige à se sacrifier pour les autres. Il faut travailler durement. Ce métier demande une énergie physique et intellectuelle. Quand j’écrivais sur la pandémie Covid-19, je ne réalisais pas que mes productions donneraient lieu à ce prix. Mais je suis récompensé aujourd’hui, après plusieurs années. »

«Les récompenses viennent toujours après le travail »


Patricia Panzu, qui avait également reçu un prix  de reconnaissance de l’UNFPA en novembre 2020, saisit l’occasion pour interpeller l’Etat congolais sur son rôle dans la santé publique, l’alimentation saine, dans l’amélioration des structures hospitalières mais aussi dans l’atteinte de la couverture santé universelle.  

« Il ne faudrait pas que cela reste un simple slogan, il faut plutôt que cela devienne une réalité. En dehors de la Covid-19, j’ai également réalisé des reportages, des interviews sur d’autres épidémie telles que Ebola, Cholera et autres. Il est vraiment temps pour l’Etat congolais d’inscrire le secteur de la santé comme une priorité », a-t-elle affirmé.


Et d’ajouter, « Quand nous réalisons ces reportages en lien avec la sensibilisation, le plus grand plaisir est de savoir qu’une personne a mis en pratique ce que vous avez dit, qu’elle a accordé de l’importance à vos paroles. Les médias apportent la lumière dans plusieurs secteurs, notamment la santé. Ce prix m’engage à faire plus »


Pour rappel, la journée mondiale de la liberté de presse est célébrée ce 3 mai, sous le thème « l’Information comme bien public ». L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a remis le prix Lucien Tshimpumpu wa Tshimpumpu à quatre journalistes de différents médias - notamment la presse écrite, en ligne, radio et télévision - qui se sont distingués dans le traitement de l’information sur la COVID-19.

Prisca Lokale