RDC: AFREWATCH accuse KCC d’être à la base du déversement des quantités importantes d’acide sulfurique dans les rivières Dikulwe et Luilu

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L’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH), organisation non gouvernementale de promotion et de protection des droits humains œuvrant dans le secteur des ressources naturelles, accuse Kamoto Copper Company (KCC) d’avoir été à la base du déversement des quantités importantes d’acide sulfurique dans les rivières Dikulwe et Luilu, affluents du fleuve Congo. L’ONG dénonce également le fait que, d’après elle, aucune information n’avait été donnée aux populations environnantes de cet incident et ses implications sur la santé et l’environnement.

Selon AFREWATCH, c’est depuis la nuit du 19 au 20 mars 2021, que des quantités énormes d’acide sulfurique qui proviendrait de l’usine de KCC se sont déversées dans plusieurs cours d’eau, dont les rivières Dikulwe et Luilu, situées entre le village Noa et le quartier Sapatelo.

Selon des sources concordantes citées par l’organisation, il s’agissait de l’explosion des vannes des tanks contenant chacun de l’acide sulfurique, placés dans la cave de l’usine de KCC, filiale de Glencore exploitant du cuivre et du cobalt dans la province du Lualaba. 

« AFREWATCH note que c’est suite à la négligence que cet incident s’est produit, alors qu’il aurait pu être évité. Car ça fait déjà 17 jours que les acides stagnent dans l’environnement et d’autres sont en train d’être emportés par des eaux des pluies ou des cours d’eaux. Depuis l’incident, les agents de KCC effectuent chaque jour 3 fois le prélèvement de l’eau de la rivière Luilu sur l’axe Sapatelo-NOA », dit l’Organisation qui dénonce ce qu’elle appelle « complicité de l’Etat congolais dans cette violation du droit à un environnement sain pour les populations qui environnent KCC ».

AFREWATCH constate aussi que la situation est loin d’être maitrisée. 

« Des fumées d’acides sous forme de nuages s’aperçoivent jusqu’à ce jour sur la surface des eaux de bassins des rejets et à partir d’où l’acide s’est dispersé dans les rivières ».

Plusieurs dégâts humains sont déjà enregistrés, selon l’ONG: des toux et rhumes, des douleurs thoraciques et des maux de tête dont souffrent les travailleurs qui étaient présents sur le site et d’autres qui étaient commis à l’intervention pour atténuer les effets de l’acide dans la concession.

AFREWATCH recommande au Gouvernement du Lualaba de « mettre sur pied une commission d’enquête interministérielle, composée des ministères de mines, de l’environnement et de la santé, qui aura pour mission d’évaluer le degré de pollution de l’environnement ainsi que déterminer l’étendue de la zone affectée par les acides ». L’ONG demande aussi que le rapport d’enquête soit rendu public.

A KCC, AFREWATCH demande notamment d’amorcer sans délai le processus de dépollution de la zone affectée.