RDC : des proches de Julien Paluku appellent l’armée à dévoiler les politiciens qui dressent la population contre elle à Beni

Un militaire au front contre ADF à Beni/Ph ACTUALITE.CD

A Butembo (Nord-Kivu), le Club des amis de Julien Paluku (CAJPK), l’actuel ministre de l’industrie, appelle les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) à publier la liste des politiciens qu’elles accusent d’opposer la population aux militaires engagés dans le combat contre les ADF dans la région de Rwenzori, en territoire de Beni (Nord-Kivu). Dans une déclaration faite à ACTUALITE.CD, cette structure estime que cette action devrait permettre à la justice de les poursuivre et épargner la région d’actes pouvant décourager les militaires qui militent pour la restauration de l’autorité de l’Etat.

Ce club réagit ainsi aux messages lancés la semaine dernière par l’armée qui a déploré le lynchage des militaires par des jeunes « instrumentalisés par des politiciens très bien connus », gênant la conduite des opérations militaires dans la région de Rwenzori.

« C’est depuis plus de 7 ans que nous vivons dans une situation d'incertitude. Nos frères, nos sœurs sont massacrés. Il y a nos frères qui se sont engagés dans les FARDC pour nous défendre. Mais ce qui fait mal au cœur, c'est d'apprendre de la bouche du porte-parole de l'armée loyaliste qu'il y a des politiciens qui viennent travailler pour opposer la population civile à cette armée, et ils enveniment même la situation au point de croire qu'ils sont avec l'ennemi. Maintenant qu'ils sont identifiés, nous demandons à l'armée de publier la liste de ces gens, et à la justice de bien faire son travail. On ne peut pas prétendre soutenir le président de la République dans sa vision en soulevant la population contre l'armée dont il est le commandant suprême », a déclaré Muhindo Azora, coordonnateur du CAJPK.

Vendredi 8 janvier dernier, dans un point de presse tenu à Kinshasa, le porte-parole de l'armée congolaise a accusé « certains politiciens provinciaux » de distiller dans les médias des discours de la haine et d'appel à la violence contre l'armée congolaise, la police, la mission des Nations Unies et les populations non originaires dans la région de Rwenzori, en territoire de Beni (Nord-Kivu). D'après le général Léon Richard Kasonga, ces « déclarations incendiaires » tenues par des politiciens « très bien connus » incitent la population, essentiellement des jeunes, à commettre des actes de violence et à s'en prendre aux symboles de l'Etat. Il révèle que 10 militaires en ont déjà été victimes, lynchés par la population.

Claude Sengenya